La dégradation de l’état de santé de l’opposant Rachid Nekkaz, fondateur du Mouvement pour la jeunesse et le changement (MJC) inquiète ses proches. La situation est aujourd'hui tellement préoccupante que sa compagne, Cécile Leroux, s'est décidée à sortir du silence qu'elle a observé jusqu'à présent. S'adressant directement aux autorités algériennes via les réseaux sociaux, elle a lancé un appel de détresse afin que son époux recouvre la liberté.
Placé en détention provisoire depuis le 4 décembre 2019, Rachid Nekkaz est poursuivi par la justice algérienne pour «incitation à porter des armes contre des représentants de l’Etat, incitation à attroupement non-armé et publication Facebook pouvant porter attente à l’intérêt national».
«Je suis Cécile Leroux, je suis la compagne de vie de Rachid Nekkaz. Sa femme. Je suis la mère de son fils», déclare-t-elle, avant d’expliquer la raison de cette sortie. «J’ai été silencieuse jusqu’à maintenant, parce que je suis une personne en principe très privée. Mais aussi et c’est important, parce que lui ne voulait pas que j’intervienne, il ne voulait pas l’intervention de l’étranger et de la famille. Il se considère [comme étant] un homme politique et il considère ses missions politiques et donc la famille n’a pas à intervenir dedans».
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Ce qui l’a fait sortir de ce silence, c’est l’état de santé, devenu inquiétant, de son mari, Rachid Nekkaz. «L’état de santé de mon mari se dégrade. Je viens d’apprendre, comme vous tous, qu’il a un début de cancer à la prostate. De plus, il a toujours eu des problèmes respiratoires», explique-t-elle.
Rachid Nekkaz avait récemment annoncé sur son compte Facebook qu’il souffrait d’un cancer. «(...) mon état de santé, au plus mal, (...) se dégrade de jour en jour car j’ai un début de cancer de la prostate et un kyste de 19mm dans le foie à potentiel malin», avait-il écrit.
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L’avocate Nabila Smaïl, membre du collectif d’avocats qui défend les détenus d’opinion, qui croupissent actuellement dans les prisons algériennes, avait elle aussi alerté l'opinion publique et les autorités sur la dégradation de l’état de santé de Rachid Nekkaz.
Cette déclaration publique de Cécile Leroux, épouse de Rachid Nekkaz, intervient quelques semaines après le transfert de celui-ci dans une prison située à plus de 530 km au sud d'Alger, très éloignée des structures de santé qui étaient proches de son précédent lieu de détention.
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Cécile Leroux souhaite donc que son mari puisse bénéficier d’une libération, à titre humanitaire.
«On m’a parlé d’une loi et j’aimerais demander à la justice de bien vouloir la considérer. On m’a parlé de l’article 128 et je demande que le gouvernement et la justice veuillent bien l’appliquer et libérer Rachid Nekkaz pour des raisons de santé. C’est un appel du cœur pour sa santé, un appel sanitaire et un appel humanitaire», a-t-elle aussi annoncé.
Incarcéré depuis sa mise en détention provisoire à la fin de l'année 2019, à la prison de Koléa, dans la wilaya de Tipaza, Rachid Nekkaz a, depuis, été transféré en janvier dernier à la prison de Labiod Sidi Cheikh, dans la wilaya d’El Bayadh, dans la région des Hautes Plaines steppiques, à l'ouest du pays.
