C'est parti pour une nouvelle vague migratoire avec des dizaines d'immigrés en provenance de l'Algérie, selon la presse espagnole. le quotidien El Español affirme que "5 bateaux avec 59 immigrés algériens sont arrivés à différents endroits de la côte d'Alicante", précisant qu'il s'agit d'hommes, pour la plupart, "bien qu'il y ait aussi deux femmes et deux mineurs, qui sont accostés à l'Alfàs, Benidorm, Orihuela, Santa Pola et Pilar de la Horadada".
Comme c'est toujours "le cas dans cette partie de l'Espagne, la plupart de ceux qui montent sur ce type de bateau répondent au profil d'adultes, d'hommes et d'Algériens", ajoute la même source.
De manière générale, les trafiquants d'être humains algériens utilisent des bateaux de petites tailles qui transportent, dans la plupart des cas, entre une dizaine et une vingtaine de migrants. Ainsi, par exemple, dans la nuit de samedi 11 à dimanche 12 août, la Guardia civil et la Croix rouge espagnoles ont "
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Plus tard, dans cette même nuit, "à 01h45, quatorze autres immigrants algériens ont été interceptés, l'un d'entre eux âgé de 17 ans, sont arrivés dans un bateau pneumatique à Santa Pola del Este". Ensuite, près de trois heures après ce deuxième bateau, "douze hommes ont été découverts sur la plage de Vistamar à Cabo Roig, dans la commune d'Orihuela, également tous en provenance de l'Algérie", détaille El Español.
Le décompte s'est poursuivi avec une quatrième pateras avec 14 migrants à bord dont une femme et un mineur "vers 06h55 sur la plage de l'Albir de l'Alfàs del Pi". Ensuite, une cinquième embarcation de fortune "a été aperçue par un témoin à la Higuerica de Pilar de la Horadada avec un total de huit immigrants, dont sept hommes et une femme".
La presse espagnole soupçonne que les trafiquants algériens utilisent une nouvelle technique consistant à s'aider de navires plus grands qui amèneraient les migrants à proximité des côtes espagnoles, avant de les faire accoster dans ces petites embarcations.
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Cette tendance a débuté il y a un mois, puisqu'en mi août dernier, le quotidien El Mundo notait à juste titre une "Nouvelle vague de pateras aux Baléares" en provenance de l'Algérie et qui débarquait sur les "plages pleines de baigneurs". Le week-end des 14 et 15 août, "178 immigrés avaient été interceptés", selon cette source qui a même publié une vidéo amateur filmée par un plaisancier au moment de l'arrivée d'une de ces pateras "arrivée sur la plage de Portals Vells, à Majorque".
Citant la police espagnole, El Mundo confirmait que derrière cette nouvelle technique d'immigration irrégulière vers l'Espagne, il y a une organisation mafieuse bien rodée qui utilise un skipper pour guider les pateras.
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Le modus operandi est toujours le même. Les mafias ont recours à des rabatteurs et intermédiaires qui proposent d'amener les candiats à l'émigration moyennant 1.000 à 2.500 euros. Ils utilisent souvent le bouche à oreille quand ils ne s'adressent pas directement aux jeunes dans des lieux publics. Le prix et les dates de départs sont alors fixés, en tenant compte bien sûr des conditions météorologiques.
Ils profitent du calme de la mer les jours de faibles marées, c'est-à-dire à la lune nouvelle et non en pleine lune. C'est d'ailleurs ce qui explique que les vagues soit périodiques et séparées pratiquement d'une trentaine de jours à chaque fois.
Mais cette nouvelle lune de septembre 2021 a été particulièrement marquée par les départs des côtes algériennes vers l'Espagne. Selon le site d'information Algérie part, "en à peine 48 heures, presque 200 harragas algériens ont été secourus, sauvés ou repêchés par les garde-côtes espagnols".
Cette vague migratoire qui dure depuis le début de la pandémie et qui fait de l'Algérie l'un des premier émetteur de migrants vers l'Espagne est liée à la profonde crise économique et financière que traverse le pays d'Afrique du Nord. En plus d'avoir d'une paupérisation liée à la forte baisse du pouvoir d'achat en Algérie, la répression aussi, notamment en Kabylie, fait que de plus en plus de jeunes veulent construire leur avenir ailleurs que dans leur pays d'origine.