Burkina Faso: les djinns prennent en otage le siège du Fespaco

Le 01/10/2018 à 11h08, mis à jour le 01/10/2018 à 20h19

Selon les autorités burkinabè si le siège du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) n'est toujours pas terminé, c'est à cause d'esprits maléfiques qui entravent la bonne marche des travaux depuis un quart de siècle.

Aussi étrange qu'il y paraît, les génies ou djinns auraient pris en otage le siège du plus grand festival panafricain de cinéma, le Fespaco, à Ouagadougou. L'édifice dont la construction a été entamé, il y a près d'un quart de siècle, en 1994, ne parvient toujours pas à être finalisé. Les entrepreneurs se succèdent, mais chacun finit par jeter l'éponge après quelques mois de tentatives pour le terminer. Alors, tout le monde, dans le pays, estime que des esprits invisibles se se sont emparés du lieu. Mais on le disait sous cape ou bien au détour d'une conversation amusée, jusqu'à ce que les autorités l'évoquent officiellement. 

L'aveu est de Abdou Karim Sango, ministre burkinabé de la Culture, des arts et du tourisme. "Vous voulez qu’on fasse quoi? On a fait des sacrifices, mais apparemment ça n’a rien donné. On est en train de réfléchir avec le Fespaco et les acteurs pour voir s’il ne faut pas laisser les génies tranquillement à leurs place et trouver un autre lieu", a-t-il. 

Le siège du Fespaco serait bâti sur un lieu que les anciens estiment fréquenté par des êtres surnaturels. Par le passé, c'est ici, sur les bord de la rivière Kadjogo, que l'on faisait des sacrifices ordonnés par le Mogho Naba, le roi des Mossis. Les boas sacrés qui vivaient le long des berges étaient considérés comme la manifestation des esprits sacrés à qui il fallait offrir du zoom koom ou dolo, c'est-à-dire de la bière de millet. 

Au-delà de la lenteur des travaux, le siège du Fespaco a connu quelques incidents, dont le plus célèbre est l'incendie inexpliqué de 2013 qui s'était déclenché en plein festival. Jusqu'ici aucune thèse valable n'a pu être formulée quant à la cause, puisqu'il n'y avait aucun branchement électrique au niveau de la partie concernée, ni aucune source de chaleur. 

Actuellement, les organisateurs du festival sont activement à la recherche d'un endroit pouvant accueillir l'édition 2019, qui aura lieu en février et mars prochain.

Tout ceci ressemble bien au scénario d'un film. Les cinéastes burkinabè ont donc là une bonne source d'inspiration pour remporter l'étalon du Yenenga lors de la prochaine édition du festival. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 01/10/2018 à 11h08, mis à jour le 01/10/2018 à 20h19