L’Égypte décline un ambitieux plan pour exporter jusqu'à 10 milliards de dollars vers l'Afrique

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Le 10/03/2022 à 16h31, mis à jour le 10/03/2022 à 16h36

L’Egypte compte doubler ses exportations vers l’Afrique à l’horizon 2025. Un plan stratégique prévoit d’élargir la géographie des exportations égyptiennes à une trentaine de pays entre 2022 et 2025. La Zlecaf et l'offre diversifiée de produits à l'export vont contribuer à atteindre cet objectif.

Après une forte hausse des exportations égyptiennes vers l’Afrique, qui sont passées de 3,8 milliards de dollars en 2020 à 5 milliards de dollars en 2022, l’Egypte compte accélérer la cadence de ses expéditions vers les pays africains, soulignant que ce volume des échanges est très en deçà des potentialités et des opportunités offertes par le continent.

Et le gouvernement a révélé un ambition programme qui vise à doubler la valeur des exportations du pays à l’horizon 2025, partant des réalisations obtenues en 2021. Autrement dit, l’objectif est de doubler la valeur des exportations en 4 ans.

Pour atteindre cet objectif, Le Caire a mis en place un plan stratégique intégré pour le développement des exportations égyptiennes vers le continent, sur instruction du président Abdel Fattah Al-Sissi. Ce plan, qui sera décliné à partir de l’exercice en cours, s’est fixé pour objectif de maintenir la part de marché de l’Egypte sur les marchés d’exportation actuels, de développer de nouveaux marchés d’exportation et d’atteindre un volume de 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires à l’export.

Il repose fortement sur l’ouverture de nouveaux marchés pour les entreprises exportatrices du pays. A ce titre, le plan mis en place par les autorités à partir de cette année prévoit un ciblage de 10 pays africains sur la période janvier-décembre 2022, 8 autres pays sur la période janvier 2023-juin 2024 et enfin, 7 à 12 autres pays entre juillet 2024 et décembre 2025. Au total, ce sont une trentaine de pays qui seront ciblés par les exportateurs égyptiens avec bien évidemment le soutien des autorités.

Il s’agit essentiellement de pays d’Afrique subsaharienne où le potentiel d’augmenter le volume des exportations est immense. En effet, actuellement, 69% du volume des exportations égyptiennes vers le continent est concentré dans les pays arabes du continent. Pour le reste du continent, qui absorbe à hauteur de 30% des exportations égyptiennes vers l’Afrique, on note une forte concentration sur trois pays: le Kenya, l'Ouganda et l'Afrique du Sud.

L’objectif est d’élargir la géographie des exportations égyptiennes vers les autres régions d’Afrique de l’Est, Ouest et centrale.

Pour atteindre ce volume de 10 milliards de dollars, l’Egypte compte sur la dynamique de ses entreprises, les accords de libre-échange et les conventions signés avec de nombreux pays africains dont ceux du Marcvhé commun d'Afrique orientale et australe (Comesa).

Le Caire s'appuiera aussi sur la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), un marché commun africain de 1,3 milliard de consommateurs. Ces accords offrent de nombreuses opportunités aux exportateurs égyptiens en rendant leurs produits plus compétitifs que ceux des autres continents soumis aux droits de douane.

Parallèlement aux exportations, l’Egypte entend aussi accroître ses investissements vers l’Afrique où le stock des investissements de ses entreprises s’élève à 11,3 milliards de dollars. Il s’agit essentiellement des investissements dans les secteurs des matériaux de construction, des technologies de l’information et des communications, d’ingénierie, de produits chimiques et plastiques, ou encore de l’immobilier. Ces investissements sont concentrés dans une poignée de pays: l'Ethiopie, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, le Nigéria…

Cet ambitieux plan entre dans le cadre d’un important programme visant à porter les exportations globales égyptiennes à 100 milliards de dollars à l’horizon 2025, contre un record historique de 45,2 milliards de dollars en 2021.

Rappelons que les principaux produits exportés par l’Egypte sont les hydrocarbures (pétrole et gaz), les engrais, les produits pétrochimiques, les matériaux de construction (ciment, marbre, granit…), les produits agricoles (agrumes, légumes…), le textile et habillement...

L’accès à de nouveaux marchés pour les produits égyptiens et la promotion des secteurs exportateurs grâce aux soutiens des autorités vont permettre à l’Egypte de soutenir sa production industrielle via d’avantage d’investissements et de créer des emplois pour sa jeunesse. A ce titre, outre la promotion des secteurs exportateurs, l’Egypte a mis en place des zones économiques dédiées aux exportations le long du canal de Suez qui facilitent leurs expéditions vers le continent.

Par Moussa Diop
Le 10/03/2022 à 16h31, mis à jour le 10/03/2022 à 16h36