Congo: des ONG dénoncent un accord de concession de terres au Rwanda

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Le 10/05/2022 à 15h17, mis à jour le 10/05/2022 à 15h19

Un collectif d’organisations congolaises de défense des droits de l’homme a dénoncé mardi un accord "anticonstitutionnel" de concession de 12.000 hectares de terres cultivables au Rwanda par le Congo-Brazzaville pour 25 ans, dans une lettre adressée au président Denis Sassou Nguesso.

Ce collectif a lu devant la presse cette lettre ouverte au chef de l’État congolais dans laquelle il lui demande «la rétractation pure et simple de cet accord qui est humiliant et déshonorant pour la République du Congo».

Le collectif constitué de cinq organisations juge cet accord «anticonstitutionnel».

«La cession de 12.000 hectares de terres congolaises au Fonds souverain du Rwanda, représenté par l’entreprise Crystal Ventures, est une violation manifeste de la constitution», a déclaré Franck Chardin Aubin Tchibinda, de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH).

Les ONG ont rappelé au chef de l’État une disposition de la constitution congolaise adoptée en 2015 qui stipule que «nulle cession, nul échange, nulle adjonction du territoire national n’est valable sans le consentement du peuple congolais appelé à se prononcer par voie de référendum».

Lors de sa visite du 11 au 13 avril dernier au Congo, le président rwandais Paul Kagamé avait conclu au total huit accords de coopération avec son homologue congolais Denis Sassou Nguesso.

Avec une superficie de 342.000 kilomètres carrés, dont 60% sont recouverts par la forêt, le Congo compte au moins 12 millions d’hectares de terres arables.

Officiellement à peine 5% de ces terres sont exploitées pour une agriculture vivrière. Le pays importe chaque année des denrées pour 500 à 700 milliards de francs CFA (760 millions à plus d’1 milliard d’euros), selon le gouvernement.

«Les investissements étrangers (rwandais notamment, ndlr) ne posent pas problème. Le problème c’est l'aliénation des biens qui appartiennent au peuple congolais, en contradiction avec le texte fondamental qu’est la Constitution», a déploré auprès de l’AFP Maixent Animbat Emeka du Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH), signataire de la lettre ouverte.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 10/05/2022 à 15h17, mis à jour le 10/05/2022 à 15h19