La Centrafrique se lance officiellement dans la cryptomonnaie

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Le 27/06/2022 à 20h22, mis à jour le 27/06/2022 à 20h31

La Centrafrique va lancer le 3 juillet prochain le Sango, son nouveau système monétaire numérique alimenté par la technologie Blockchain. Elle adopte ainsi le Bitcoin comme monnaie officielle au côté du franc CFA et légalise de facto l’usage des cryptomonnaies. Une première en Afrique.

Après le vote à l’unanimité par l’Assemblée nationale, le 28 avril dernier, d’une loi qui «régit toutes les transactions», en cryptomonnaies et qui fait du Bitcoin une «monnaie de référence» à côté du franc CFA, et sa promulgation par le président Faustin Archange Touadéra en avril dernier, la Centrafrique va procéder, le 3 juillet 2022, au lancement officiel du Sango, son nouveau système monétaire numérique alimenté par la technologie Blockchain.

Elle sera ainsi le premier pays africain à adopter le Bitcoin comme monnaie de référence, et le second au monde après le Salvador. A cette date, le président centrafricain avait annoncé que «cette démarche place la République centrafricaine sur la carte des plus courageux et visionnaires pays au monde».

Ainsi, l’annonce du lancement officiel du Sango marque la concrétisation de la volonté des autorités centrafricaines à aller vers les cryptomonnaies.

Désormais, tous les paiements en monnaie numérique, jusqu’aux impôts, seront autorisés. Il s’agit d’une «initiative unique annoncée par Son excellence le Professeur Faustin Archange Touadera, président de la République, chef de l’Etat, le Sango, catalyseur de la tokénisation des vastes ressources naturelles du pays, est l’initiative économique la plus progressiste en Afrique et ailleurs», souligne un communiqué de la présidence, qui ajoute que «la stratégie ambitieuse visant à construire rapidement une économie performante ne peut que s’appuyer sur les nouvelles technologies qui ont pris le monde d’assaut et ont permis à l’argent d’accéder à un autre niveau, avec le Bitcoin comme mot d’ordre».

Reste que l’enthousiasme des dirigeants centrafricains suscite perplexité dans un pays ou seulement 1 habitant sur 10 parmi les 5,5 millions d’habitants de ce second pays le plus pauvre au monde, a accès à l’électricité et à l’internet. Certains y voient donc la volonté des dirigeants de favoriser des transactions douteuses au moment où le pays, ruiné par une guerre civile d'une décennie, est au banc de la société internationale depuis qu’il s’est allié à la Russie et aux mercenaires de Wagner.

Par Kofi Gabriel
Le 27/06/2022 à 20h22, mis à jour le 27/06/2022 à 20h31