Il devient de plus en plus difficile de parcourir les villages camerounais et d'y rencontrer, comme avant, des jeunes en grand nombre. Ceux-ci ont quitté leurs terres natales pour se ruer vers les villes où ils vivent généralement dans des conditions pas très enviables. On peut les voir parfois à trois ou quatre, voire six, dans une petite chambre louée dans des quartiers à risque.
Le phénomène est perceptible dans toutes les dix régions du Cameroun et aucune communauté n’est épargnée. Ils ont quitté leurs villages pour un meilleur avenir en ville. Conducteurs de motos-taxis, vendeurs à la sauvette, gardiens de nuit, agents d’entretien... Tout y passe, tant qu'ils sont à l’abri du besoin pour ceux qui n’ont pas choisi d'intégrer des groupes de banditisme, de vol ou de haute criminalité. Si les jeunes hommes sont le plus pointés du doigt, il n’en demeure pas moins que les jeunes femmes sont aussi concernées. L’exode rural est une affaire de tous.
Lire aussi : En chiffres, les effets dévastateurs du Covid-19 sur l'emploi des jeunes en Afrique
Mais pourquoi quittent-ils leurs villages? En réponse à cette question, certains accusent les pratiques de sorcellerie observées dans leurs entourages et d’autres disent être juste à la recherche du bien-être, estiment que le village n’est pas une solution pour eux.
Pourtant, l'on sait que ce sont les activités agro-pastorales, pratiquées dans les villages, qui renforcent l’économie du pays. L'on sait également que les terres au Cameroun sont encore fertiles, dans un contexte où le coût de la vie est tellement devenu cher qu’un régime de banane plantain jadis acheté à 2.000 FCFA coute actuellement 7.000 FCFA sans aucune négociation. Rentrer au village pour cultiver la terre s’avère alors une solution durable pour faire face à la crise que traverse actuellement le pays.
Lire aussi : Niger: avec la pluie, Niamey se vide de ses saisonniers qui retournent dans les champs
Le gouvernement camerounais, à travers le ministère de l’Agriculture et du développement rural, a mis plusieurs programmes sur pied dans l’optique d’encourager les jeunes aux pratiques agricoles. Mais celles-ci demandent des moyens pas seulement humains mais aussi matériels, ce que les jeunes réclament aux pouvoirs publics. «L’agriculture ne se limite pas à la subsistance, il est l’heure de passer à la mécanisation de ce secteur pour plus de rentabilité. Le gouvernement en a les moyens, qu’il les passe tout simplement aux jeunes et les résultats seront probants», dénonce-t-on.