Au moins 12 journalistes ou employés de médias éthiopiens ont été arrêtés depuis le 19 mai à Addis Abeba ou dans la région de l'Amhara (nord-ouest), selon des collègues, leurs employeurs ou des organisations internationales de défense de la liberté de la presse.
La police fédérale a affirmé vendredi dans un communiqué avoir «identifié 111 médias illégaux hébergés sur internet, travaillant nuit et jour à disséminer une propagande mensongère, à créer la division entre le gouvernement et le public, ainsi qu'à répandre une information suscitant de l'animosité sur des bases ethniques ou religieuses».
«En leur sein, dix individus travaillant à créer un conflit interethnique et interreligieux, ainsi qu'à saboter la paix et la sécurité du pays ont été identifiés et arrêtés et font l'objet d'une enquête», ajoute la police.
Ces individus «se livraient à des discours de haine» et «l'enquête a révélé» qu'ils «étaient payés pour répandre des informations fausses et sources de conflit».
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Ces arrestations ont coïncidé avec une «opération de maintien de l'ordre» lancée conjointement en Amhara - deuxième région la plus peuplée du pays - par le gouvernement fédéral du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et par les autorités régionales, au cours de laquelle plus de 4.000 personnes ont été arrêtées, selon le gouvernement local.
Celles-ci «sont soupçonnées d'essayer de détruire la région de l'Amhara et l'Ethiopie», a affirmé mercredi Gizachew Muluneh, un porte-parole du gouvernement régional de l'Amhara, cité par l'agence de presse publique éthiopienne ENA (Ethiopia News Agency).
«Parmi les suspects figurent des membres des forces de sécurité opérant secrètement après avoir accepté une mission de l'ennemi ainsi que des gens recherchés pour meurtres ou pour avoir incité à la violence sur les réseaux sociaux», a-t-il affirmé, assurant que la campagne «a permis à une paix relative de prévaloir dans la région».
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Les forces régionales de l'Amhara ont soutenu Abiy Ahmed et l'armée fédérale dans la guerre menée depuis novembre 2020 contre les autorités dissidentes de la région voisine du Tigré.
Mais des voix s'élèvent en Amhara critiquant la gestion du conflit depuis une trêve conclue fin mars entre le gouvernement fédéral et les rebelles tigréens qui ont repris courant 2021 l'essentiel du Tigré aux forces gouvernementales.