"Ces annulations ont été faites pour vice de forme parce qu'il aurait fallu demander les réquisitions du commissaire du gouvernement (procureur), du tribunal militaire avant d'émettre les mandats. Cette formalité n'ayant pas été accomplie, la Cour a donc décidé d'annuler tous les mandats internationaux", a indiqué M. Ouédraogo.Le commissaire du gouvernement a saisi la Chambre de contrôle puis la Cour de cassation afin d'obtenir l'annulation de ces mandats, a indiqué une source proche du dossier."L'article 130 du Code de procédure pénale oblige le juge à requérir les réquisitions du procureur avant tout mandat international", a précisé cette source.La justice militaire burkinabè avait lancé le 4 décembre un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire depuis qu'il a été renversé le 31 octobre 2014.Compaoré a été inculpé pour son implication présumée dans l'assassinat du président Thomas Sankara, tué le 15 octobre 1987 lors d'un coup d'Etat qui l'avait porté au pouvoir.Pas finiIl est poursuivi pour "assassinat", "attentat" et "recel de cadavre" dans le cadre de l'enquête ouverte fin mars 2015, par les autorités de la transition burkinabé.La justice militaire burkinabè avait par ailleurs émis le 8 janvier un mandat d'arrêt contre le président de l'Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro pour son implication présumée dans le coup d'Etat manqué contre le gouvernement de transition burkinabè en septembre 2015.La justice se base sur l'enregistrement d'une conversation téléphonique supposée entre Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina, et Guillaume Soro.Djibrill Bassolé, homme clé du régime de Blaise Compaoré, et Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion ivoirienne (2002-2010) ont tous les deux nié avoir eu cette conversation, dénonçant une "manipulation".Le mandat d'arrêt international contre Mme Fatou Diallo, l'épouse du général Gilbert Diendéré, cerveau présumé du coup d'Etat manqué, a été également annulé."L'annulation des mandats ne veut pas dire que c'est fini. Les juges peuvent reprendre et corriger les actes en suivant les procédures pour les rendre valides. Ce sont des lacunes qui peuvent être reprises. Même dès demain si les juges le veulent", a indiqué Ouédraogo.
"Je n'ai pas été tenu au courant de cette décision par quelque juridiction que ce soit bien qu'étant l'auteur du recours", a réagi de son côté le commissaire du gouvernement, le colonel Norbert Tiendrébéogo, indiquant "attendre toujours la décision" de la Cour de cassation.