RD Congo: pouvoir et opposition en phase de conclure un accord

Des membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

Des membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).. AFP

Le 31/12/2016 à 09h32, mis à jour le 31/12/2016 à 11h00

Après quinze jours de discussions, la majorité et l'opposition sont "pratiquement arrivées à conclure un accord" de sortie de crise provoquée en RDC par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. L'annonce en a été faite vendredi à Kinshasa par l'épiscopat congolais.

Les deux camps sont "pratiquement arrivés à conclure un accord. Les différents délégués viennent de s'accorder pratiquement sur les différents points de divergence qui ont fait l'objet des présentes assises", a déclaré Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) lors d'une brève cérémonie solennelle.

"Aujourd'hui, le compromis politique est là, la signature de l'accord est prévue dans la matinée de demain", samedi, a ajouté Mgr Utembi, archevêque de Kisangani, grande ville du nord-est de la RDC.

La crise politique qui mine la RDC est provoquée par le maintien à la tête de la République démocratique du Congo du président Kabila dont le mandat a expiré le 20 décembre dans un climat de violences meurtrières.

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Âgé de 45 ans, Kabila est au pouvoir depuis 2001. La Constitution lui interdit de se représenter. La présidentielle qui aurait dû avoir lieu cette année a été reporté sine die.

Jeudi, la Cenco avait exprimé son intention de mettre un terme dès le lendemain aux négociations qui avaient été suspendues la veille de Noël, la première date butoir fixée, sans accord.

Une ultime session de négociations commencées le 8 décembre à l'initiative des évêques, s'est déroulée à Kinshasa sous l'égide de la Cenco.

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Selon le président de la conférence épiscopale, l'accord trouvé prévoit le maintien au pouvoir de Kabila jusqu'à l'élection d'un successeur élu lors d'un scrutin devant être organisé "fin 2017" en même temps que les législatives nationales et provinciales.

En contre-partie, l'accord prévoit également la nomination d'un nouveau Premier ministre issu du "Rassemblement", une coalition qui regroupe la majeure partie de l'opposition constituée autour de la figure d’Étienne Tshisekedi, opposant historique en RDC.

"Les différentes parties prenantes ont convenu de la gestion consensuelle de l’État", a ajouté le prélat.

"Une commission des hauts magistrats a été instituée pour examiner les différents dossiers" liés aux questions de décrispation politique: libération des prisonniers politiques et retour des exilés, a-t-il dit.

État-continent de plus de 70 millions d'habitants, la RDC n'a jamais connu de transition pacifique du pouvoir depuis son indépendance vis-à-vis de la Belgique en 1960.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 31/12/2016 à 09h32, mis à jour le 31/12/2016 à 11h00