Cameroun. Crise anglophone: le gouvernement renforce la sécurité après l'attaque de Bangourain

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Le 29/12/2018 à 11h00

Les effectifs des forces de sécurité, actuellement déployés dans la localité de la région sinistrée de l'Ouest camerounais, ont été renforcés pour éviter un exode massif de la populations, après une attaque d'assaillants non identifiés. Bilan: un mort et des dizaines d'habitations calcinées.

Après le gouverneur de l'Ouest en début de semaine, c'est au tour cette fois-ci du ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, de se rendre sur le terrain ce mercredi 26 décembre 2018 à Bangourain, localité de l'Ouest du Cameroun, attaquée et vandalisée par des dizaines d'assaillants le week-end dernier.

L'attaque a fait un mort, et les dégâts matériels sont importants: 86 maisons et de nombreux véhicules et motos ont été incendiés, selon les autorités administratives.

Cette attaque a créé un mouvement de panique auprès de la population. Pour éviter un exode massif des habitants, les autorités locales ont annoncé le renforcement des mesures de sécurité dans la localité, notamment avec le déploiement d'éléments des forces de sécurité.

La visite dans la région du ministre de l’Administration territoriale s'inscrit ainsi dans l'optique d'apporter réconfort et promesses aux habitants victimes de ces sinistres.

Paul Atanga Nji était en outre porteur d'un important don du président de la République, Paul Biya, pour les victimes. Entre autres, du matériel de couchage, des produits de première nécessité, ainsi que des matériaux de construction pour rebâtir les logements détruits...

«La situation est contrôlée par les pouvoirs publics. Personne ne peut accepter cette folie, ces actes de vandalisme. Le président de la République est saisi du problème et a pris des dispositions pour que les maisons détruites soient reconstruites, que les populations bénéficient de l'assistance sociale et des aides diverses», affirme ce membre du gouvernement.

Celui-ci a également discuté avec des habitants afin d'éviter que des velléités de rétorsion n'animent certains, ce qui pourrait provoquer une escalade de la violence dans la région.

«Que les populations comprennent que les règlements de comptes ou l’esprit de vengeance, dès lors que le chef de l’État est déjà impliqué dans la gestion d'une situation, ne sont plus admis», indique Paul Atanga Nji.

Quant à l'identité précise des assaillants, celle-ci reste floue, même si certaines autorités parlent d'«un groupe de terroristes venus du département voisin».

Limitrophe des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où sévit la crise anglophone, la région de l'Ouest accueille déjà de nombreux déplacés issus de ces deux régions.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 29/12/2018 à 11h00