Cameroun. Crise anglophone: Paul Biya place la sécurité au cœur de son septième septennat

Paul Biya, président du Cameroun.

Paul Biya, président du Cameroun.. DR

Le 02/01/2019 à 09h53, mis à jour le 02/01/2019 à 11h27

Dans son discours de fin d’année, le 31 décembre 2018, le président Paul Biya a déclaré que le conflit qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016 retiendra l’essentiel de son attention pour ce nouveau mandat. Un mandat qui devrait «être décisif» pour l’avenir du pays.

«La sécurité étant la condition sine qua non de la paix civile et du progrès économique et social, elle devra avoir la priorité» du septennat qui vient de commencer et qui «devrait être décisif pour notre pays», a déclaré, dans son discours de fin d’année, le 31 décembre 2018, le président de la République, Paul Biya, réélu pour un septième mandat à la tête du pays, à l’issue de l’élection du 7 octobre dernier.

Le chef de l’Etat se réjouit que la situation soit «stabilisée» à l’Extrême-Nord, où sévit la secte terroriste Boko Haram et désormais «sous contrôle» à la frontière orientale du pays. Il déplore cependant «le contexte qui prévaut» dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées depuis octobre 2016 par une crise sociopolitique et sécuritaire qui s’est muée en guérilla en fin 2017.

Cette crise «retiendra l’essentiel de mon attention», affirme ainsi le président camerounais. «Si l’appel à déposer les armes que j’ai lancé aux entrepreneurs de guerre reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront instruction de les neutraliser. Je suis bien conscient en effet de la désolation que ces insurgés infligent aux populations de ces régions. Cette situation ne peut plus durer», a martelé Paul Biya qui éprouve «la plus grande sollicitude» envers les populations de ces deux régions.

«Je suis très sensible à leurs inquiétudes concernant leur sécurité et à leurs aspirations touchant le retour au calme et à une vie sociale normale», poursuit le chef de l’Etat.

C’est à ce titre qu’il a, dans un «esprit de concorde nationale» pour éviter le recours à des «mesures extrêmes», décidé de créer le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration. Cet organisme est chargé d’organiser, d’encadrer et de gérer le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants de Boko Haram et des groupes armés du Nord-Ouest et du Sud-Ouest désireux de répondre favorablement à «l’offre de paix» qui leur a été faite. 

«Cette initiative offre une porte de sortie honorable à ces ex-combattants, ainsi qu’une perspective de réinsertion sociale. Elle devrait permettre le retour au calme et à une vie normale», a assuré le chef de l’Etat.

Selon lui, des mesures seront prises dans «les meilleurs délais possibles» pour accorder aux collectivités territoriales les compétences qui leur permettront de prendre une plus large part dans la gestion des affaires locales. Paul Biya entend également poursuivre «le dialogue engagé avec les personnes de bonne volonté» pour un retour définitif à la paix dans la partie anglophone du pays.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 02/01/2019 à 09h53, mis à jour le 02/01/2019 à 11h27