Selon un communiqué du directeur général du budget, Cyrill Edou Alo’o le 4 juin 2020, le président de la République a signé, le 3 juin dernier, une ordonnance modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de Finances 2020. Conséquences de la pandémie de Covid-19, parmi les changements, d’une part, on note une baisse du budget de l’État pour l'exercice 2020.
Celui-ci passe de 4.951,7 milliards à 4.409 milliards de francs CFA ; soit une baisse de 542,7 milliards de francs CFA en valeur absolue et environ 11% en valeur relative. Pour le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, il s’agit d’adapter la loi de Finances au contexte économique du moment.
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«Nous sommes en crise et il y a une baisse de l’activité économique, et donc une baisse des ressources publiques attendues. Une loi de Finances doit être calée au contexte. Il faut garantir un nouvel équilibre financier de l’État qui permet le bon déroulement des interventions de l’État. Il y a là un souci de sincérité», déclare le ministre. Dans les faits, la plupart des administrations, hormis quelques rares ministères sociaux comme ceux en charge de la Santé et de l’Education, ont subi une baisse d’environ 20% de leur dotation budgétaire.
«Les ressources publiques diminuent. Les projections tablent sur une baisse d’environ 768 milliards FCFA et cette baisse affecte toutes les composantes de recettes, qu’elles soient fiscales, douanières ou non fiscales. Les recettes pétrolières, en particulier baissent de presque 70% car, nous avons fait une hypothèse dans la loi de finances d’un baril à 54,54 dollars mais aujourd’hui, nous sommes pratiquement à 35 dollars», explique Louis Paul Motaze.
D’autre part, on relève «le recentrage du budget de l’État sur la lutte contre le Covid-19», avec la création d’un compte d’affectation spécial dénommé «Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales».
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Ce fonds est financé à hauteur de 180 milliards de francs CFA au second trimestre 2020. Cette dotation est prévue pour supporter des dépenses sanitaires liées à la lutte contre la pandémie et celles réalisées en faveur des personnes vulnérables et affectées par la crise sanitaire (enfants de la rue, bénéficiaires du projet filets sociaux, développement de l’enseignement à distance, distribution des outils et supports pédagogiques en milieu rural).
Il y a également les aides financières de l’État aux entreprises sous pression, dans les secteurs d’activité affectés par la pandémie, à travers notamment l’apurement de la dette intérieure. Une somme qui ne prend pas en compte les précédents 116 milliards de francs CFA de facilités accordées par l’État pour aider les entreprises, précise le ministre des Finances.