Vidéo. Opération ELSI au Niger pour plus de femmes soldats et policières dans le maintien de la paix

Le360 / Aboubacar Sarki

Le 01/10/2021 à 18h43

VidéoLes Nations Unies veulent que plus de femmes prennent part aux opérations de maintien de la paix dans le monde, soit en tant que membres des forces armées, soit comme policières. Elles viennent de lancer l'initiative Elsi à partir de la capitale nigérienne, Niamey.

Lancée au Niger, l'initiative Elsi, se veut un projet multilatéral novateur sur l'élaboration et la mise à l'essai d'une combinaison d’approche visant à éliminer les obstacles à l'accroissement de la participation concrète des femmes en uniforme dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Elle repose sur deux axes, selon Oulimata Sarr, directrice régionale d'ONU-femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

«Le premier axe vise à développer une meilleure connaissance des obstacles entravant le déploiement de femmes nigériennes en uniforme dans les missions de maintien de la paix de l’ONU et, plus globalement, à lever les obstacles qui limitent leur épanouissement dans leur carrière en uniforme", affirme-t-elle. Et d'ajouter: "Le second axe consiste à prendre des mesures immédiates qui visent l’augmentation des femmes en uniforme pouvant être déployées en tant que casques bleus ainsi que de surmonter des obstacles identifiés depuis des années".

Le projet d'appui à l'amélioration de la participation des femmes nigériennes en uniforme dans les opérations onusiennes de maintien de la paix, s’étalera sur 12 mois. Il est doté d'un budget de plus de 500 millions de Fcfa, soit environ 850.000 euros. Il sera mis en œuvre par le ministère de la Défense et le ministère de l'Intérieur en partenariat avec ONU Femmes Niger. Cette initiative a été également lancée au Sénégal et au Togo.

Un récent rapport des Nations Unies indique que sur les 989 personnels nigériens en mission onusienne de maintien de la paix, seules 40 femmes figurent dans les unités de police individuelle et 5 au sein des troupes.

Cette portion des femmes reste cependant honorable en comparaison d'autres Etats membres de l'ONU, mais n'est pas encore à la hauteur des objectifs fixés par la résolution 2242 du Conseil de sécurité des Nations Unies de 2015 et de la stratégie pour la parité des sexes des Nations Unies adoptée en janvier 2019.

Au moment du lancement étaient présentes plusieurs nigériennes en uniforme ayant été distinguées dans le passé pour leurs contributions exceptionnelles à la promotion de la paix et la sécurité internationale.

Pour le lieutenant colonel Aichatou Issaka Ousmane, lauréate du prix onusien, «la participation du personnel féminin va permettre de rendre résiliente ces femmes dans un contexte d'insécurité et de pouvoir prendre en compte les préoccupations de ces femmes pour essayer de définir les besoins sexo-spécifiques des communautés».

Zourera Hassane, commissaire principale de police, également lauréate du même prix, a rappelé que "lorsque la femme est responsabilisée, elle peut être très dégourdie et s’engager pleinement à l’action".

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 01/10/2021 à 18h43