Prison à perpétuité requis contre l’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando, tous les trois reconnus principaux coupables de l’assassinat, en octobre 1987, du président de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), Thomas Sankara, et de ses douze compagnons.
Le tribunal militaire a rendu son verdict ce mercredi 6 avril 2022, à Ouagadougou, au terme d’un procès qui a duré 6 mois. Un jour de délivrance pour les familles des victimes qui attendaient ce moment depuis 34 ans.
«C’est un jour de justice. Pas seulement d’ailleurs, pour Thomas Sankara et ses compagnons. C’est un jour de justice pour tout le peuple burkinabè. Nous espérons que ce jour historique marquera le début d’une ère nouvelle», a déclaré, à sa sortie d’audience, Me Prosper Farama, avocat de la famille Sankara.
Lire aussi : Assassinat de Thomas Sankara au Burkina: l'ex-président Blaise Compaoré condamné à la perpétuité
Des peines sévères ont également été prononcées pour complicité d'attentat à la sûreté de l’Etat et complicité d’assassinat, à l’égard des huit autres accusés que sont Idrissa Sawadogo (20 ans), Nabonswendé Ouédraogo (20 ans), Yamba Elisée Ilboudo (11 ans), Jean-Pierre Plam (10 ans), Tibo Ouédraogo (10 ans), Albert Pascal Belemlilga (5 ans avec sursis), Djakalia Deme ( 5 ans avec sursis), et Ninda Pascal Tondé (3 ans).
Bossobè Traoré, Alidou Jean Christophe Diébré et Amado Kafando ont été acquittés.
Un procès dans l’ensemble difficile selon les avocats de la défense pour qui la procédure n’a pas respecté toutes les étapes.
Lire aussi : Vidéo. Le procès historique de l'assassinat de Sankara, attendu par toute l'Afrique, s'est enfin ouvert
«En matière criminelle, on demande au juge de trancher selon son intime conviction. Dans ces conditions, je pense que s’il y a à critiquer une telle décision, c’est de faire appel», a lancé Me Mahamadou Coulibaly, avocat de la défense.
A travers ce verdict, c’est un long procès qui s’achève. Cependant, toute la vérité a-t-elle été dite ou non sur le dossier? Nombreux sont les Burkinabè qui se le demandent. Rappelons qu'au moins 100 témoins ont comparu dans le cadre de cette affaire. Deux des quatorze accusés, notamment Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando, ont été absents le long du procès. Conformément à la loi, tous les accusés disposent de quinze jours pour faire appel.