«29 nouveaux corps ont été retrouvés. Ce chiffre s'ajoute à la cinquantaine de corps sans vie déjà trouvé portant le bilan provisoire des victimes des tueries à 79 morts», indique un communiqué du gouvernement qui précise que les recherches se poursuivent.
«Où va le Burkina?» s'interrogeait mardi le quotidien privé "Le Pays" déplorant la «barbarie à nulle autre pareille» du sanglant assaut mené dans la nuit de samedi à dimanche contre le village de Seytenga, dans la province sahélienne du Séno.
Au moins cinquante civils y ont péri, un des plus lourds bilans depuis la prise de pouvoir de la junte militaire au Burkina Faso en janvier.
Selon l'Union européenne qui a condamné l'attaque, le bilan pourrait atteindre une centaine de morts.
«Le procédé utilisé par le groupe terroriste auteur de l'attaque, à savoir l'exécution systématique de toute personne rencontrée dans le village, est effroyable», a souligné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué.
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«Il faut engager une guerre décisive!», réclamait mardi le média en ligne Wakat Sera, tandis que le quotidien privé
Aujourd'hui au Faso" déplorait «un énième massacre qui enjoint à plus de vaillance et de combattivité».
Un deuil national, décrété par le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a débuté mardi à 0H et s'achèvera à la même heure vendredi.
Il est «observé sur toute l'étendue du territoire national, en mémoire des victimes de l'attaque perpétrée par des individus armés non identifiés contre la commune de Seytenga», indique le décret.
«Durant cette période, les drapeaux sont mis en berne sur tous les édifices publics et dans les représentations du Burkina Faso à l’étranger» et «les réjouissances populaires, les manifestations à caractère récréatif sont interdites», souligne le texte.
"Miracle"
Seytenga avait déjà été frappé jeudi par une attaque jihadiste qui avait tué onze gendarmes.
L'armée burkinabè avait annoncé avoir tué une quarantaine de jihadistes à la suite de cette attaque.
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Les meurtres du week-end «sont des représailles aux actions de l'armée qui ont fait des saignées» au sein des groupes jihadistes, a estimé le porte-parole du gouvernement Lionel Bilgo.
«Il est peut-être temps que, dans une organisation formelle, nous armions nos populations, surtout ceux vivant dans les zones à fort défis sécuritaires. Car il est préférable de mourir en défendant ses terres arme à la main, que d'être victime de cette barbarie dans une impuissance absolue», a préconisé mardi Arouna Louré, député à l'assemblée législative de transition.
Après l'arrivée au pouvoir du lieutenant-colonel Damiba qui avait renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'inefficacité contre l'insécurité, les attaques de ces mouvements affiliés à Al-Qaïda et l'Etat islamique avaient marqué le pas.
Mais elles ont repris et tué près de 300 civils et militaires ces trois derniers mois.
Début avril, des leaders communautaires et des combattants de groupes armés locaux avaient entamé des pourparlers avec l'aval du gouvernement, essentiellement dans le nord et l'est du pays.
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Ces régions frontalières du Mali et du Niger sont les plus touchées par la violence jihadiste. On estime que depuis 2015 les attaques ont fait des milliers de morts et près de deux millions de déplacés au Burkina.
Selon l'ONG Acled, le Burkina Faso a connu en 2021 davantage d'attaques meurtrières que le Mali ou le Niger, eux aussi régulièrement frappés.
«Nous assistons à une catastrophe humanitaire au Burkina Faso. Notre génération attend un miracle», conclut Yeli Monique Kam, ancienne candidate à la présidentielle de 2020.