«Aujourd’hui, 40% du territoire sont hors du contrôle de l'état», a-t-il déclaré, soulignant que «le Burkina Faso connaît aujourd'hui une crise multidimensionnelle : sécuritaire, humanitaire, politique et socio-économique» a déclaré Issoufou, a l'issue d'un entretien avec le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Arrivé vendredi, Issoufou a rencontré les autorités de la junte militaire pour des discussions autour du délai de la transition.
Le Burkina Faso a fixé à trois ans la durée de la transition, après la prise du pouvoir fin janvier par l'armée, avant l'organisation d'élections.
La junte invoque la gravité de la crise sécuritaire à laquelle le pays est confronté, avec des attaques jihadistes récurrentes.
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Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'avoir été incapable d'enrayer la violence jihadiste, et fait du rétablissement de la sécurité sa «priorité».
Mais les attaques n'ont pas cessé et le week-end dernier 86 civils ont été tués dans la ville de Seytenga (nord), l'un des pires massacres dans l'histoire du pays.
«Nous avons évoqué les événements de Seytenga et présenté nos condoléances au chef de l'Etat, au gouvernement et au peuple burkinabè. Ces événements, très douloureux, prouvent combien la situation sécuritaire demeure difficile», a déclaré Issoufou.
«Je repars avec la délégation de la Cedeao réconfortée, de l'ouverture d'esprit, de l'ouverture au dialogue du chef de l'Etat», s'est-il réjoui.
Issoufou était accompagné par le président de la Commission de la Communauté des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao), Jean-Claude Kassi Brou, et par le commissaire Paix et sécurité de l'organisation sous-régionale, Francis Béhanzin.
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La Cédéao avait demandé fin mars au Burkina de donner un nouveau calendrier «raisonnable» de la transition d'ici le 25 avril, mais Ouagadougou a demandé un délai supplémentaire.
A la demande de la junte, l'organisation ouest-africaine avait dépêché fin mai une mission de trois jours pour évaluer la situation au Burkina.
A l'issue d'un sommet début juin, la Cédéao avait exprimé son «inquiétude» devant les 36 mois de transition prévues, mais aussi «de graves inquiétudes devant la détérioration de la situation humanitaire».
Elle avait maintenu la suspension du Burkina de tous ses organes et annoncé la nomination de l'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou comme médiateur.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences, attribuées à des mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,9 million de déplacé.