Selon de nombreux témoignages rapportés à le360Afrique, des coups de feu ont commencé à crépiter depuis trois heures du matin de ce mercredi 17 mai 2017 autour de la prison de Makala.
Visiblement une opération dirigée et préparée a permis l'évasion des centaines de prisonniers. Dans le lot, on cite la disparition du député Zacharie Ne Muanda Nsemi, leader du mouvement mystico-spirituel «Bundu dia Kongo» et président du parti politique «Bundu dia Mayala».
D’après le ministre de la Justice, les adéptes de Ne Muanda Nsemi seraient derrière cette évasion. «Ils ont réussi à prendre à partie le chef des opérations de la police nationale congolaise commis à la garde de la prison…», a-t-il justifié, avant de déclarer qu’une cinquantaine de personnes se sont fait la belle.
Lire aussi : Fin de cavale pour "boy djinne", l'homme aux multiples évasions de prison
Cependant, des sources pénitentiaires, jointes par le360Afrique, indiquent que ce sont probablement plusieurs centaines de prisonniers qui ont pris le large dans ce centre pénitentiaire qui comptait autour de 8.000 prisonniers, dont 2.229 condamnés. «Ce sont des pavillons entiers qui se sont vidés de leurs pensionnaires. Par exemple, le pavillon 9 des femmes s’est vidé, ainsi que les pavillons 6 et 10…», a témoigné un officier supérieur de l’armée condamné.
Lire aussi : Afrique du Sud: le "roi" de l'évasion est mort
Quant à Emmanuel Adu Cole de la «Fondation Bill Clinton pour la Paix», une Ong des droits de l’homme, il a déploré le pillage du greffe et l'incendie des documents administratifs. «Plusieurs personnes seront ainsi condamnés à rester à la prison de Makala, faute des dossiers…», a-t-il déploré.
Il y a eu des blessés et des morts parmi les prisonniers, mais le bilan complet n'est pas encore connu. Des véhicules transportant des corps ont été aperçus sur l’avenue de la Libération (ex 24 novembre), près de la prison. Ils étaient tous escortés par d’autres automobiles bourrées de policiers et de militaires.
Lire aussi : La psychose après l’évasion de dangereux prisonniers à Nouakchott
Des habitants des quartiers environnant la prison ont confirmé des passages en masse des prisonniers évadés de la prison depuis les premières de ce matin.
Alors que de nombreuses rumeurs rapportent l’évasion des prisonniers politiques comme Franck Diongo, Eugene Diomi Ndongala ou Muyambo, ainsi que ceux accusés d’assassinat de l’ancien président Mzee Laurent Désiré Kabila, notamment le colonel Eddy Kapend, une source pénitentiaire a confié à le360Afrique que tous ces noms emblématiques sont bel et bien dans leurs cellules. Sauf Eugene Diomi Ndongala qui est interné depuis plus d'une année dans un centre hospitalier pour des soins.
Il convient de noter que la prison centrale de Makala n’avait jamais connu d’évasion massive des prisonniers de cette ampleur depuis 1958.