Cameroun: un père incarcéré pour un triple infanticide

Le triple infanticide a suscité l'émoi dans tout le Cameroun.

Le triple infanticide a suscité l'émoi dans tout le Cameroun. . DR

Le 04/11/2017 à 12h15, mis à jour le 04/11/2017 à 12h20

Yves Michel Setané, Suisse d’origine camerounaise aurait avoué les faits à l’ambassade où il était réfugié. C’est la chancellerie qui l’a livré à la Police.

Une fille de 13 ans et ses deux jeunes frères, six et trois ans, ont été retrouvés en état de décomposition dans leur maison familiale à Yaoundé. C’était mercredi 1er novembre dernier autour de 20 h. Les experts de la police judiciaire rapportent que les enfants ont été assassinés deux jours, plus tôt, à coups de couteux… Pourquoi ? On ne le sait pas encore. Mais au moins, la police estime que leur bourreau n’est nul autre que leur propre père, Yves Michel Setané, 28 ans, Suisse d’origine camerounaise.

En effet, c’est ce jeudi 2 novembre en cours de journée que l’information sur ce drame familiale a été dévoilée au grand jour. Certaines indiscrétions au niveau de la Délégation régionale de la police judiciaire (Drpj) de Yaoundé, indiquent que l’information est partie de l’ambassade de Suisse au Cameroun.

«Un responsable de cette chancellerie nous a alerté, intrigué par les commentaires d’un hommes qui disait avoir tué ses trois enfants. Rendus à l’ambassade en question, nous avons interpellés cet individu et une fois chez lui, on a effectivement retrouvé les enfants morts», rapporte un policier sous anonymat. Cette source précise cependant que le suspect refuse de s’exprimer depuis mercredi soir. «Il a juste déclaré qu’il n’est pas l’auteur de ces meurtres»… Une enquête est donc ouverte pour faire la lumière sur ce triple homicide.

Mais déjà, les corps des enfants ont été enterrés dans une fosse commune au cimetière communale de Yaoundé. Sur leur père, présumé meurtrier, l’on sait qu’il vient de se réinstaller avec sa famille au Cameroun, terre natale, après un séjour de 20 ans en Suisse, où il a obtenu la nationalité.

D’ailleurs, la mère de famille serait en déplacement en Suisse, pour achever le déménagement. Seul avec les enfants, le père était assisté d’une femme de ménage. Celle-ci rapporte que le vendredi 27 octobre, le chef de famille l’a congédié, prétextant un voyage avec les enfants. Il devrait la rappeler à leur retour. Un coup de fil qui n’arrivera jamais ! 

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 04/11/2017 à 12h15, mis à jour le 04/11/2017 à 12h20