Cameroun: une tête humaine trouvée dans le sac d’un passager

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Le 09/04/2018 à 21h16

Un homme d’une quarantaine d’années a été placé en garde à vue à Douala après la découverte d’une tête humaine dans un sac qu’il transportait depuis Kumba (ville de la région anglophone du Sud-Ouest). Le suspect affirme qu’il a été chargé de vendre son colis macabre entre 10 et 25 millions de FCFA.

Un homme d’une quarantaine d’années a été placé en garde à vue la semaine dernière, après la découverte d’une tête humaine, fraîchement coupée, en sa possession. La tête serait celle d’un individu de sexe masculin, selon la radio nationale qui a relayé l’information en premier.

Le suspect avait dissimulé ladite tête dans un sac de marché où se trouvaient des denrées alimentaires, d’après la même source. Il a ensuite pris place à bord d’un car de transport en commun à Kumba, ville de la région anglophone du Sud-Ouest, pour Douala, la métropole économique où il avait l’intention de vendre son colis macabre. Mais son stratagème ne sera cependant pas suffisant pour lui permettre de passer entre les mailles des gendarmes qui avaient été informés d’un probable trafic d’organes quelques jours plus tôt.

«Il y a de cela deux semaines, je reçois la visite d’un individu qui présentait des signes de démence partielle. Ce dernier me dit qu’il se fait embêter par quelqu’un qui lui demande de trouver un client qui veut une tête humaine encore fraîche. Vu l’importance de cette information, nous avons procédé aux investigations et une opération a été mise en place pour procéder à son interpellation», rapporte l’adjudant-chef major Jean Marie Koung, commandant de la brigade de recherches de Bonabéri à Douala.

Le guet-apens permettra ainsi de mettre la main sur le suspect, dont le nom n’a pas été communiqué. Ce dernier est passé aux aveux complets lors de son interrogation. Il a raconté aux gendarmes qu’il a été chargé par son commanditaire de vendre ladite tête entre 10 et 25 millions de francs CFA une fois à Douala.

Des recherches sont en cours pour retrouver ces complices. L’homme, quant à lui, attend d’être présenté à un juge. En attendant son identification, la tête de la victime a été mise à la morgue sur instruction du procureur de la République, apprend-on.

Cette affaire, qui défraie la chronique à Douala, vient remettre au goût du jour l’épineux problème du trafic d’organes qui sévit dans tout le pays. Un phénomène qui touche également les hôpitaux. En 2012, l’hôpital Laquintinie à Douala avait été au cœur d’un scandale de trafic d’organes et de profanation de corps. Certains fonctionnaires en service dans cet établissement hospitalier avaient été suspendus et d’autres révoqués par le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 09/04/2018 à 21h16