Cameroun: quatre personnes interpellées avec plus de 150 défenses d’éléphant

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Le 21/03/2019 à 08h32, mis à jour le 21/03/2019 à 09h53

Ces trafiquants présumés ont été appréhendés dans la région du Littoral. Ils étaient également en possession de deux tonnes d’écailles de pangolin, une espèce protégée par la loi faunique, au même titre que l’éléphant.

Quatre personnes ont été appréhendées dans la région du Littoral en possession de 153 défenses d’éléphant et de deux tonnes d’écailles de pangolin, deux espèces intégralement protégées par la loi faunique camerounaise de 1994.

Ces présumés trafiquants ont été arrêtés lors d'une opération "coup de poing" menée par la délégation régionale du ministère des Forêts et de la Faune, en collaboration avec la direction régionale de la Police judiciaire et la Laga, une ONG internationale d’application de la loi faunique.

Les suspects ont été placés sous mandat de dépôt à la disposition des enquêteurs, indique un communiqué du ministère des Forêts et de la Faune publié cette semaine.

S’ils sont reconnus coupable, ils encourent une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans ferme et/ou une amende dont le montant maximal peut s'élever à 10 millions de francs CFA, conformément à la loi faunique.

Cette loi stipule par ailleurs que toute personne trouvée en possession de tout ou partie d'une espèce protégée est considérée comme l'ayant tuée.

Cette opération, énième du genre dans le pays, s'inscrit dans le cadre du programme gouvernemental de traque et d'arrestation des trafiquants d'espèces fauniques protégées.

Il faut souligner que les éléphants sont notamment chassés pour leurs défenses en ivoire.

En 2012, des centaines de pachydermes ont été abattus par des braconniers dans le parc national de Bouba Ndjida dans la région du Nord, à la frontière avec le Tchad.

Ce massacre avait fait monter au créneau les organismes de défense des droits des animaux, et poussé le gouvernement à prendre des mesures d’urgence pour la survie des éléphants, espèce protégée et en voie de disparition sur la planète.

Les pangolins géants, également protégés, sont une espèce gravement menacée d'extinction au Cameroun.

Dans le passé, le pangolin était abattu uniquement pour sa chair.

Aujourd’hui, cet animal est principalement tué pour ses écailles, notamment vendues en Chine où celles-ci sont utilisées dans la médecine traditionnelle.

Le gouvernement, lui, tient à rassurer les défenseurs de l'environnement quant à «sa détermination à lutter contre le grand braconnage».

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 21/03/2019 à 08h32, mis à jour le 21/03/2019 à 09h53