Kenya: répression contre les moto-taxis après l'agression d'une automobiliste

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Le 08/03/2022 à 13h38, mis à jour le 08/03/2022 à 16h22

Le président kényan Uhuru Kenyatta a ordonné mardi la plus grande sévérité et un recensement des motos-taxis à travers le pays, après le scandale provoqué par la vidéo d'une jeune femme agressée par plusieurs d'entre eux.

Dans cette vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on voit une jeune femme hurlant au volant de sa voiture ouverte, alors qu'elle se fait agresser et partiellement dévêtir par des chauffeurs de motos-taxis, visiblement après un accident de la circulation.

Mardi matin, la police a annoncé avoir mené une opération contre les motos-taxis à Nairobi, aboutissant à plus de 200 arrestations.

«J'ai demandé aux forces de l'ordre d'utiliser les instruments de la loi pour punir ces auteurs», a déclaré Uhuru Kenyatta dans un discours à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, ajoutant: «Il ne devrait jamais y avoir de répétition de ce que nous avons vu, c'est un fléau pour toute la société kényane».

Il a demandé aux motos-taxis, connus sous le nom de boda-boda, de se faire enregistrer une nouvelle fois auprès des autorités des transports, sous peine de sanctions.

«J'ai donné des instructions et ordonné la plus grande sévérité contre les opérateurs de boda-boda, commençant ici à Nairobi et dans tout le pays», a-t-il déclaré.

Cette activité «n'est pas une licence pour déshabiller et retirer la dignité de nos femmes», a-t-il lancé. «Nous allons tous vous enregistrer, à nouveau», a-t-il indiqué.

Environ 150 femmes et militantes kényanes ont défilé mardi matin à Nairobi pour dénoncer cet incident. Elles ont marché en direction du siège de la police, brandissant des pancartes «Écoutez mon cri» et réclamant la fin des violences envers les femmes.

«Nous ne pouvons plus accepter de vivre ainsi», a déclaré le ministre de l'Intérieur Fred Matiang'i aux manifestantes, promettant une réorganisation «impitoyable et radicale» du secteur des motos-taxis.

La police a annoncé lundi avoir arrêté 16 motards en lien avec l'incident, qui a indigné l'opinion de ce pays d'Afrique de l'Est.

La responsable du pouvoir judiciaire Martha Koome l'a qualifié de «cruel, inhumain» et «sans aucune humanité». «Je dénonce cet acte comme barbare et nécessitant la plus haute attention judiciaire», a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Les chauffeurs de boda-boda, généralement des jeunes hommes, ont la réputation d'enfreindre le code de la route et de s'en prendre aux automobilistes en cas d'accident.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 08/03/2022 à 13h38, mis à jour le 08/03/2022 à 16h22