Niamey. «Ciné plein air»: à la belle étoile, le 7e art revit autant qu’il séduit

Des téléspectateurs regardant un film projeté lors du «Ciné plein air».

Le 03/11/2025 à 15h28

VidéoCertains revivent des émotions d’enfant vécues dans des salles obscures éclairées par la seule magie du cinéma. D’autres n’ont jamais vu un film dans une salle de projection. Maintenant que les salles ont disparu, l’initiative «Ciné plein air» permet aux uns et aux autres de se faire une toile. Les cinéphiles en redemandent.

Il est 20 heures passé de quelques minutes. C’est devant un écran géant que Hachirou Yacouba et plusieurs autres Niaméens décident de passer cette soirée de weekend.

Il s’agit d’une séance de cinéma en plein air initiée pour faire goûter à la jeunesse nigérienne les bons moments longtemps partagés, par le passé à travers les salles de cinéma classique aujourd’hui disparues, étouffées par la technologique.

«Nous essayons de montrer aux plus jeunes que ce genre de cadre a existé même si ce n’est pas dans les mêmes proportions. Aujourd’hui, nous sommes au 21ème siècle, je pense qu’on ne peut plus faire le cinéma dans les salles, d’ailleurs elles ne sont plus là», explique Hamed Ousmane, promoteur de l’événement.

Au Niger, la révolution technologique entrainé la disparition des salles de cinéma classiques comme Cinéma Zabarkane, Jangozo ou encore Soni Ali Ber, qui étaient pourtant des lieux de rencontre et de partage d’émotions autour des projections cinématographiques. C’est donc pour ressusciter ces souvenirs, que des jeunes promoteurs culturels ont initié un cadre de projection de films qui ont de la cote chez les citoyens.

A sa deuxième édition seulement, l’initiative séduit le public. «C’est comme si je revivais un peu de mon enfance. Enfant, j’allais avec mon grand frère au cinéma pour des soirées inoubliables. Voilà que je viens cette fois-ci retrouver ce cadre mais d’une autre façon. Vraiment c’est impeccable», explique Barajé Boubacar, participant.

Mais Jamal n’a pas eu la chance d’être ébloui par la magie du cinéma, dans une salle obscure éclairée par le seul génie des acteurs. «Je ne suis jamais allé au cinéma depuis que je suis né. J’en ai simplement entendu parler. Donc, c’est l’occasion pour moi de voir des films. Je pense qu’on doit avoir tout le temps ce genre d’événement», raconte Jamal Moussa.

Pour le moment, ce cadre est organisé chaque fin de mois. Cependant, les initiateurs ambitionnent d’en augmenter la fréquence à la demande de l’écrasante majorité des amateurs de bons films.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 03/11/2025 à 15h28