Cameroun: les salles obscures n’éclairent plus la vie culturelle, restent les souvenirs

Une salle de cinéma de Yaoundé.

Le 23/04/2024 à 08h41

VidéoDe moins en moins, les salles de cinéma sont visibles dans les grandes métropoles au Cameroun. Un pays qui regorge pourtant de personnalités cinématographiques qui contribuent jusqu’ici à l’essor du 7ème art en Afrique. Les anciens se rappellent encore des beaux moments vécus dans ces salles aux émotions plurielles.

L’unique salle qui fait encore courir les cinéphiles est l’Olympiade du groupe Bolloré situé au sein du campus de l’université de Yaoundé I. Les autres villes comme Douala, Bafoussam, Ngaoundéré, Garoua et Bamenda pour ne citer que celles-là, sont dans la même situation.

Les populations sont réellement sevrées des moments de plaisir que distillaient ces salles obscures. Un adepte septuagénaire du 7eme art en témoigne: «Je passais presque tous mes weekends au cinéma Abbia. A notre époque, chaque jeune voulait à tout prix inviter sa petite amie au cinéma. C’était la mode. Et ça vallait réellement le coup/ Les projections étaient de très bonne qualité. J’ai personnellement aimé les films comme Titanic». Comme lui, d’autres personnelles ont du mal à oublier ces moments de détente qui leur permettaient de se déconnecter momentanément de leurs occupations quotidiennes.

Le Cameroun peut ainsi parler d’une crise dans la promotion des arts cinématographiques du continent africain en général et singulièrement des œuvres du Cameroun à travers les salles de projection. Ce, malgré d’énormes efforts consentis par les cinéastes locaux.

Les produits foisonnent pourtant mais ont du mal à s’affirmer dans le contexte où les réseaux sociaux ne laissent pas une marge de manœuvre aux créateurs pour que ceux-ci bénéficient du fruit de leur labour. Beng Anatole est un réalisateur: «Pour un court métrage, il est possible que notre équipe dépense plus de cinq millions de francs cfa. Mais il est difficile de récupérer cet argent et de faire des bénéfices parce que le marché cinématographique est très étroit tant le plan national qu’international. Pourtant avec les salles de cinéma bien structurées, l’affluence des cinéphiles peut être satisfaisante».

Ainsi les professionnels de l’art cinématographique en appellent au gouvernement et notamment au ministère des Arts et de la culture pour la construction des salles appropriées dans les grandes villes du pays. Celles gérées, par le passé par des particuliers avaient été fermées à cause du taux d’imposition trop élevé et l’avènement du numérique. So les salles de cinéma sont bien contrôlées peuvent impulser une véritable dynamique dans ce secteur.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 23/04/2024 à 08h41