Niger: «Même le prof ne maîtrise pas ce qu’il enseigne», le niveau scolaire des élèves inquiète

Le 27/03/2024 à 14h37

VidéoEnseignants confrontés à de mauvaises conditions de vie, multiplication des écoles privées, programmes scolaires en perpétuel changement... Les raisons de la chute du niveau scolaire des élèves semblent nombreuses et chacun y va de son diagnostic et remède.

Pour l’enseignant Tahirou Elhaj Kaadi, la baisse du niveau des élèves est le résultat d’une combinaison de facteurs. «La plus grande faute revient à l’État qui change continuellement les programmes scolaires. On met en place un programme, puis deux ou trois mois après on le change pour en ramener un autre. Résultat, même l’enseignant n’arrive pas à maîtriser ce qu’on lui demande d’enseigner», explique-t-il.

Et ce n’est pas le seul grief porté au tableau noir de l’école. La prolifération sans précédent des écoles privées, notamment à Niamey, est venue compliquer l’équation. «Il suffit juste d’avoir un simple papier pour pouvoir créer une école privée au Niger. Malheureusement, il n’y a pas de suivi de ces établissements», déplore Tahirou Elhaj Kaadi.

Selon les observateurs, des solutions s’imposent en vue d’éradiquer ce fléau. «Les contenus de l’enseignement doivent être adaptés à la situation réelle de notre pays, c’est-à-dire qu’il faut qu’on arrête d’en importer», suggère Halidou Moukaila, secrétaire général de la Confédération nigérienne du travail (CNT).

«Il faut que le moteur du système éducatif, c’est-à-dire les enseignants, puissent vivre dans de meilleures conditions. On ne peut pas régler le problème de l’enseignement lorsque les enseignants vivent dans de mauvaises conditions», ajoute-t-il.


Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 27/03/2024 à 14h37