C’est du 13 janvier au 11 février que se déroulera la CAN, évènement pour lequel la Côte d’Ivoire n’a pas lésiné sur les moyens. Pour répondre aux attentes des plus de 2 millions de visiteurs internationaux, il faut d’abord disposer des infrastructures nécessaires, ce qui permettra également de réussir le pari du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara de faire de cette édition la meilleure de l’histoire. Le challenge à relever est grand.
Il faut dire que l’organisation d’une CAN, surtout depuis l’adoption de la nouvelle formule à 24 équipes, est un lourd challenge que seule une poignée de pays (Afrique du Sud, Egypte, Maroc, Algérie et Nigeria) sont à même de relever sans couacs.
L’exigence de la Confédération africaine de football (CAF) d’organiser la manifestation dans au moins cinq villes et de disposer de six stades et de terrains d’entrainement répondant aux normes de la FIFA a placé la barre bien haut, hors de la portée de bon nombre de pays du continent.
C’est cette gageure que la Côte d’Ivoire est en passe de réussir.
Le pays dispose des six terrains répondant aux normes FIFA et des terrains d’entrainement suffisants. De plus ce pays de l’Afrique de l’Ouest a beaucoup investi dans les lieux d’hébergement et des les moyens de transport.
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L’Etat ivoirien a engagé de nombreux chantiers et investi environ 800 millions d’euros, pour construire de nouvelles infrastructures (stades, routes…) et mettre à niveau celles déjà existantes (stades, routes, aéroports…).
Depuis l’attribution de l’organisation de la CAN, tout le pays est en chantier. Certains travaux ne seront terminés qu’à la veille du début tournoi qui débute le samedi 13 janvier.
Infrastructures sportives: le pari des stades et des terrains d’entrainement est gagné
Pour accueillir la CAN, la Côte d’Ivoire devait respecter un cahier des charges de la CAF qui exige, avec la formule à 24 pays qualifiés, que la compétition se joue au moins dans cinq villes et que le pays dispose de six stades aux normes FIFA.
Pour la Côte d’Ivoire, le choix des villes a été fait de manière à faire profiter les différentes régions du pays. Ce choix a porté sur Abidjan, la capitale économique du pays, Yamoussoukro la capitale politique, San Pedro, la cité balnéaire du sud du pays et premier port mondial du cacao, Bouaké, la ville du centre et Korhogo au Nord.
Stade Laurent Pokou, San Pedro (20.000 places).. DR
Et pour répondre aux nouvelles exigences de la CAF, la Côte d’Ivoire a construit quatre stades modernes: le Stade olympique Alassane Ouattara – Ebimpé (60.000 places), le Stade Amadou Gon Coulibaly – Korhogo (20.000 places), le Stade Charles Konan Banny– Yamoussoukro (20.000 places) et Stade Laurent Pokou – San Pedro (20.000 places).
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En plus, les autorités ont rénové deux autres stades: le stade Houphouët-Boigny à Abidjan et celui de Bouaké (centre) doté d’une capacité de 40.000 places. Construits selon les cahiers de charges de la CAF, tous les stades sont aux normes internationales (vestiaires, infirmeries, salle de contrôle anti-dopage, VVIP, VIP, salle de presse,….).
Parallèlement, 24 terrains d’entrainement ont été aménagés pour permettre aux 24 équipes qualifiées de pouvoir s’entrainer dans les meilleures conditions durant la compétition. Certains de ces terrains d’entrainement ont été réalisés dans des enceintes scolaires et universitaires qui hériteront de ces installations une fois compétition terminée.
Ainsi, grâce à l’organisation de cette CAN, la Côte d’Ivoire s’est dotée des infrastructures sportives à même d’insuffler une nouvelle dynamique au football local. Ces infrastructure bénéficieront également aux jeunes de certains quartiers des villes ivoiriennes.
Construction et mise à niveau des routes, établissements d’hébergement, des aéroports,…
Au-delà des infrastructures sportives, l’organisation de la CAN a poussé les autorités à mettre à niveau de nombreuses de infrastructures routières, hôtelières et aéroportuaires.
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Ainsi, au niveau des routes, tous les axes routiers et autoroutiers reliant les villes hôtes de la CAN ont été construites et/ou réhabilitées pour faciliter les déplacements des officiels, des équipes et des supporters.
A l’intérieur des villes désignées pour accueillir la CAN, les réseaux routiers ont été réhabilités et d’autres tronçons ont été aménagés afin de fluidifier la circulation entre les quartiers et les stades où se dérouleront les matchs.
Ainsi, l’autoroute reliant la capitale économique Abidjan à la capitale politique Yamoussoukro a été rénovée et rallongée jusqu’à Bouaké. Cet axe autoroutier a été inauguré en août 2023 et va faciliter la circulation entre Abidjan et Bouaké, via Yamoussoukro.
Outre cette autoroute, il faut souligner que les autres axes routiers reliant les villes abritant les compétitions de la CAN ont toutes été réhabilitées. C’est le cas de l’axe Abidjan-San Pedro, reliant la capitale économique au premier port mondial pour les exportations de fève de cacao.
Par ailleurs, le premier contact avec la terre ivoirienne étant souvent les aéroports pour de nombreux supporters, la Côte d’Ivoire a investi dans l’extension, la modernisation et les équipements de sécurité et de sûreté au niveau des aéroports des villes retenues pour la CAN.
Ainsi, Korhogo et San Pedro ont bénéficié de nouvelles aérogares. De même, les aéroports de Séguéla (Nord-ouest) et de Kong (Nord) ainsi que celui de Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan ont été réhabilité pour cet important évènement.
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En ce qui concerne l’hébergement qui semble être le talon d’Achille du pays, la CAN a été l’occasion de construire de nouvelles unités et de rénover les établissements hôteliers existant afin qu’ils répondent aux normes internationales.
Il faut dire qu’à part la capitale économique Abidjan, le pays accuse un déficit en hôtel de qualité. Ainsi, pour répondre à la demande, de nombreuses unités hôtelières ont été construites dans le pays tandis que d’autres ont été rénovées de fond en comble afin de répondre aux exigences des sportifs mais aussi des supporters.
A Yamoussoukro, L’Hôtel Président, vitrine de la ville, a été entièrement rénové. Idem pour les nombreux hôtels de la ville qui n’étaient pas à la hauteur pour l’hébergement des nombreux visiteurs, sachant que la capitale n’est éloignée d’Abidjan que de 233 km.
A Korhogo, pour pallier le problème d’hébergement, des infrastructures d’hébergement ont été réalisées au niveau de la Cité de la CAN. Celle-ci comprend 32 villas de luxe de cinq pièces chacune et un hôtel d’une capacité de 48 chambres dont deux mini-suites.
D’autres établissements ont été rénovés pour contribuer à l’hébergement des délégations et des supporters. Idem à Bouaké où un nouvel hôtel de 40 chambres a été construit et d’autres établissement ont été rénovés. C’est le cas aussi de la ville balnéaire de San Pedro où de nombreux hôtels balnéaires ont été remis à niveau.
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Ce tour d’horizon montre que grâce à l’organisation de la CAN, la Côte d’Ivoire a renforcé ses infrastructures d’accueil et d’hébergement. Ce qui est de bon augure pour un pays qui aspire à faire de la CAN une vitrine pour développer son tourisme.
Tourisme: des retombées indéniables à pérenniser
La CAN est une manifestation qui attire du monde. Et pour la Côte d’Ivoire, le nombre d’étrangers devant suivre les matchs sera élevé. Et pour cause, presque tous les pays de la sous-région sont qualifiés: Mali, Burkina Faso, Guinée, Sénégal, Ghana, Guinée-Bissau…
Il devient loisible de s’imaginer l’arrivée de nombreux supporters de la région, mais aussi d’au-delà. Il faut dire que grâce à l’organisation de la Coupe d’Afrique de Nations, la Côte d’Ivoire sera sur les radars du monde durant un mois.
Toutefois, pour les autorités ivoiriennes, l’objectif est de pérenniser les retombées touristiques de cette manifestation en faisant de la Côte d’Ivoire une destination touristique majeure. Sur ce point, le pays ne manque pas d’atouts et compte les exploiter durant la CAN en attirant les supporters vers les nombreux sites touristiques qu’elle regorge.
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Et le pays compte de nombreux parcs nationaux et près de 300 réserves naturelles qui offrent une large variété de faune (710 espèces d’oiseaux et 232 espèces de mammifères) et de paysages, du Nord au Sud.
L’une des attractions de la capitale économique ivoirienne est le parc national du Banco qui s’étend sur 3.440 hectares. Le poumon vert d’Abidjan offre au visiteur la possibilité d’admirer une faune nombreuse dont des chimpanzés.
Pour ceux qui veulent se bronzer, San Pedro offre des stations balnéaires avec des plages de sable fin. Et les 1.500 km de plages du pays abritent des tortues marines et des récifs coralliens.
Autre attraction touristique, les chutes de la Nawa et ses cascades, situées à 3 km de Soubré et à une bonne centaine de San Pedro, figurent parmi les attractions les plus spectaculaires du pays.
Et pour les amoureux de la nature et des grands sauriens d’Afrique, le Lac aux crocodiles de Yamoussoukro est absolument à voir. On peut y observer de près des crocodiles de 6 mètres de long auxquels sont associés de nombreuses légendes.
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Ainsi, pour la Côte d’Ivoire, la CAN est l’occasion de faire découvrir ses charmes et ses attractions dans le but de stimuler son industrie du tourisme dont les potentialités sont loin d’être pleinement exploitées.
C’est dans cette optique que s’inscrit le lancement en 2019 du programme «Sublime Côte d’Ivoire», une stratégie nationale de 3.200 milliards de francs CFA d’investissements, soit 4,90 milliards d’euros, à financer par l’Etat (1.500 milliards FCFA) et le privé (1.700 milliards FCFA).
Ces financements vont contribuer au développement de stations balnéaires modernes, de circuits touristique aménagés, de projets immobiliers colossaux… L’objectif de cette vision est de propulser le tourisme ivoirien dans le Top 5 africain, en se hissant derrière les quatre acteurs majeurs du tourisme africain: Egypte, Maroc, Afrique du Sud et Tunisie. Une gageure diront certains.
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De plus, l’organisation de la CAN va offrir une visibilité à la Côte d’Ivoire. Les autorités souhaitent capitaliser sur cette importante manifestation pour disposer des structures d’accueils suffisants et de qualité pour attirer davantage de touristes.
Au-delà, l’organisation de la CAN, les investissements qu’elle a suscités ont des retombées positives sur de nombreux secteurs d’activité dont ceux du Bâtiment et des travaux publics, les aciéries… En outre, l’arrivée des centaines de milliers de supporters aura un impact positif sur plusieurs secteurs de l’économie ivoirienne dont celui de l’immobilier, les auberges, les restaurants et les moyens de transport.
Bref, la CAN va stimuler la croissance économique et créer de nombreux emplois. Il faut pérenniser ces acquis au delà du 11 février prochain. Un défi à relever.