L’Egypte fait partie, selon l’agence Moody’s, des cinq pays les plus à risque de ne pas pouvoir rembourser leur dette extérieure, actuellement de plus de 150 milliards d’euros. En août, Goldman Sachs estimait qu’il faudrait 14,9 milliards d’euros à l’Egypte pour qu’elle puisse rembourser ses dettes.
En août, Goldman Sachs estimait qu’il faudrait 14,9 milliards d’euros à l’Egypte pour qu’elle puisse rembourser ses dettes.
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Outre les trois milliards de dollars (2,99 milliards d’euros) du FMI, l’Egypte a également obtenu un milliard d’euros d’aide d’un fond dédié par le FMI aux pays en développement, a indiqué le Premier ministre Mostafa al-Madbouly. Ainsi que cinq milliards de dollars « d’organisations internationales et régionales », qui n’ont pas été identifiées.
« Ce programme va courir sur quatre ans » et « il sera soumis à l’accord du conseil d’administration du FMI en décembre pour être approuvé », a précisé M. Madbouly.
Ces derniers mois, plusieurs monarchies pétrolières du Golfe avaient déjà déposé des milliards de dollars dans les banques égyptiennes ou promis des milliards de dollars d’investissement.
L’invasion russe de l’Ukraine a porté plusieurs coups durs à l’Egypte: premier importateur de blé au monde, elle a subi de plein fouet la flambée des prix des céréales; et elle a perdu une bonne part de ses touristes ukrainiens et russes --40% des 8 millions de visiteurs en 2021.
- 45% de dévaluation, 15% d’inflation -
Dans la foulée de la guerre, alors que des investisseurs retiraient des milliards de dollars des banques égyptiennes, Le Caire n’a cessé de dévaluer sa monnaie, plus ou moins graduellement.
Le 21 mars, la livre a perdu en un jour 17% de sa valeur. Avec la nouvelle dévaluation de jeudi, elle a plongé en sept mois de 45%, passant de 15,6 à 22,6 livres pour un dollar.
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Avec une monnaie locale aussi faible face au dollar, de nombreux importateurs ont cessé de faire venir des biens et les étals des magasins et des centres commerciaux rutilants qui ont fleuri dans les nouveaux faubourgs chics du Caire s’en ressentent.
Certaines franchises internationales ont ainsi proposé tout l’été les collections d’habillement de l’automne-hiver précédent. Tandis que de nombreuses pièces électriques ou électroniques ne sont tout simplement plus disponibles dans le pays.
Le plus peuplé des pays arabes avait déjà dévalué sa monnaie de près de 50% en 2016 dans le cadre d’un plan d’austérité décrété en échange d’un prêt de 10,8 milliards d’euros du FMI.
L’inflation a atteint 15,3% en septembre, notamment portée par les prix des denrées alimentaires. Et les Egyptiens redoutent l’autre grande réforme réclamée par le FMI: la refonte des subventions, qui assurent le panier alimentaire de plus de 70 millions d’entre eux.
L’activité du secteur privé non pétrolier ne cesse de se contracter depuis 2017 alors que des économistes mettent en garde contre une bulle immobilière alimentée par des méga-projets voulus par le président Abdel Fattah al-Sissi et menés en grande partie par l’armée, sans transparence financière.