Si, pour le moment, les craintes d'une hausse du prix du carburants à la pompe ne se font pas encore entendre, c'est bien loin d'être le cas des produits agricoles et alimentaires importés tels que les huiles de table, le riz, le blé, les pâtes...
Dans les grandes surfaces commerciales et les marchés de Libreville, l'inflation est une réalité depuis plusieurs semaines.
«Avant on payait le bidon d'huile (5 litres) à 4.000 francs CFA (FCFA), aujourd'hui il vaut 7.500 francs CFA. Un sac de manioc coûtait 15.000 francs, il est maintenant à 25.000. Nous demandons au président de la République de nous aider», s'alarme, Thérèse Nkene, commerçante au marché mont Bouët, à Libreville.
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Un cri de détresse qui présage d'un malaise social provoqué par l'envolée des prix sur le marché et qui est consécutive à la flambée des prix sur le marché mondial, dans le sillage de la crise ukrainienne.
La question est de haute importance au sommet de l'exécutif. Le chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba, a instruit le gouvernement d'assurer le suivi des mécanismes mis en place pour stabiliser le prix du carburant à la pompe, celui du pain et de plusieurs autres denrées de consommation courante. Une instruction du Président que la société civile suit déjà de près. Elle se préoccupe de sa mise en application dans l'immédiat.
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«Nous avons fait le tour du marché et le constat est le même. Les prix ont augmenté de façon vertigineuse. Après avoir reçu des instructions du chef de l'Etat, nous attendons du cheffe du gouvernement, madame Rose Christiane Ossouka, qu'elle traduise les attentes du Président sur le terrain. L'enquête de ce matin nous a permis de toucher du doigt une réalité que nous connaissions déjà», constate Ibrahim Sendjet Mboulou, président de l'Organisation gabonaise des consommateurs.
Depuis le début de la crise sanitaire, le Gabon est confronté à l’augmentation des prix des produits de première nécessité. Pour faire face à ce phénomène, la préservation du pouvoir d’achat des ménages est devenue une préoccupation du gouvernement gabonais pendant ces derniers mois, selon le Premier ministre. Pour freiner la flambée du coût de la vie, les autorités ont décidé de réduire les droits de douane appliqués à 23 produits importés à seulement 5%.