Guinée: les artistes en transe lors des obsèques du "Roi des griots"

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Le 26/10/2016 à 08h43, mis à jour le 26/10/2016 à 12h50

De nombreux artistes traditionnels guinéens étaient en transe mardi 25 octobre au siège de l'Assemblée nationale, à l'occasion des obsèques du roi des griots, Ibrahima Kouyaté, connu sous le nom de M'bady Kouyaté.

Presque tous de blanc vêtus, ils se roulaient par terre, pleurant la disparition d'un des plus grands artistes de la Guinée, appelé roi des "djély" (griots en langue mandingue), ont rapporté des correspondants de l'AFP. M'bady Kouyaté, décédé la semaine dernière à l'âge de 82 ans, laisse quatre femmes et de nombreux enfants. Le défunt avait créé une école de kora, harpe-luth à 21 cordes de la tradition mandingue. "C'est notre maître qui nous quitte, meurtris, déboussolés, affligés que nous sommes", a lancé Nan Djély Kouyaté, une femme aux yeux hagards, tenant une kora entre ses mains. M'bady Kouyaté "était là pour exprimer les aspirations des communautés et les porter aux chefs dans la courtoisie et le respect".

Il a appartenu à "tous les ensembles nationaux" de renom qu'a connu la Guinée, a souligné le Secrétaire général du ministère de la Culture, Fodéba Isto Keïra, citant "les Ballets africains, les Ballets Djoliba, l'Ensemble instrumental national".

"C'est une perte énorme mais je crois que la relève est assurée", a-t-il ajouté. La dépouille était recouverte du drapeau national rouge, jaune et vert, dans une salle envahie par l'émotion avec les pleurs de ses proches et admirateurs. La prière rituelle à la grande mosquée de Conakry a été suivie de l'inhumation dans un cimetière de la banlieue de la capitale. Plusieurs personnalités guinéennes dont des ministres et des hommes du monde culturel ont pris part à la cérémonie.

M'bady Kouyaté a vécu entre la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry, où il était revenu s'installer à la demande d'Ahmed Sékou Touré, féru de culture, proche du bloc socialiste, qui a dirigé le pays d'une poigne de fer, de l'indépendance en 1958 à sa mort en 1984.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 26/10/2016 à 08h43, mis à jour le 26/10/2016 à 12h50