Issa N’Diaye (*), ex-ministre de l'Education nationale (1991-1992) et actuellement professeur de philosophie à l'Ecole normale supérieure de Bamako, estime que les atrocités d'Ogossagou sont la résultante de l’absence prolongée de l’administration dans plusieurs parties du Mali. Selon lui, l’Etat malien est entièrement responsable de la situation de Ogossagou.
C’est en mettant en œuvre les dynamiques communautaires qu’on pourra apaiser la situation, car, dit-il, les mesures administratives spectaculaires ne suffisent pas à juguler la crise. Il est important que l’Etat fasse un déploiement militaire conséquent à travers le territoire, affirme-t-il.
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Il convient de rappeler que le village d'Ogossagou, à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, a fait l'objet d'un massacre le 23 mars dernier. L'Etat malien avait alors désigné la milice dogon Dana Amassagou comme le principal responsable. Cette dernière a été dissoute, du moins sur le plan administratif.
Dans la foulée, des sanctions ont été prises au niveau de la hiérarchie militaire. Le chef d’état-major général et les chefs d’état-major de l’armée de terre et de l'armée de l'air ont été relevés de leurs fonctions.
(*) Issa N’Diaye a également enseigné à l’ex-Faculté des langues, arts et sciences sociales et humaines (FLASH) où il fut chef du département Etudes et recherches en sciences sociales avant de faire valoir ses droits à la retraite.
Il fut nommé contrôleur général de l’Etat par le président Alpha Oumar Konaré. Illustre acteur du mouvement démocratique de mars 1991 au Mali, il est aujourd’hui militant associatif, président du Forum civique, un espace de réflexion et d’action.