Le gouvernement malien interdit les "radios des mille collines", RFI et France 24

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Le 17/03/2022 à 09h01, mis à jour le 17/03/2022 à 10h47

Considérées comme les égales de la tristement célèbre "radio des mille collines" à l'origine du génocide rwandais parce que diffusant régulièrement de "fausses allégations", la Radio France Internationale et la chaîne de télévision France 24 viennent d'être interdites par le gouvernement malien.

Le gouvernement malien a ordonné dans la nuit de mercredi à jeudi la suspension de la diffusion de RFI et France 24 au Mali en raison, selon elle, de "fausses allégations" en accusant sans preuve l'armée d'avoir commis des exactions a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

Le gouvernement malien "rejette catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes Fama" (Forces armées maliennes) et "engage une procédure (...) pour suspendre jusqu'à nouvel ordre la diffusion de RFI (...) et France 24", précise le communiqué signé du colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement.

Les émissions des deux médias se poursuivaient jeudi matin. 

Une telle suspension de deux grands médias d'information étrangers n'a pas de précédent récent au Mali. RFI et France 24 qui couvrent de près l'actualité africaine, étaient très suivies sur le continent, mais beaucoup les accusent d'être des médias de propagande pour des intérêts occultes, tout comme plusieurs médias français.

Au Sénégal par exemple, RFI, Jeune Afrique et Le Monde ont simultanément diffusé des articles ou interview d'une fille qui accuse l'homme politique Ousmane Sonko de viol, un an après les faits, avec un traitement tendancieux. 

Parlant du Mali, ces médias, RFI et France 24, utilsent des termes qui montrent tout le dédain qu'ils ont vis-à-vis des autorités actuelles, parlant de junte ou de gouvernement illégitime. 

Le gouvernement malien estime que "ces fausses allégations" ont été rapportées notamment dans un reportage des 14 et 15 mars, dans lequel RFI a diffusé des interviews de victimes présumées d'exactions qui auraient été commises par l'armée malienne et le groupe privé russe Wagner.

Le gourvement malien "rejette catégoriquement ces allégations contre les vaillantes Fama", précise le communiqué du colonel Maiga qui "interdit à toutes les radios et télévisions nationales, ainsi qu'aux sites d'information et journaux maliens, la rediffusion et/ou la publication des émissions et articles de presse de RFI et de France 24".

Le colonel Maiga estime en outre que "les agissements de RFI et France 24 ressemblent, dans un passé récent, aux pratiques et au rôle tristement célèbre de la radio +Mille Collines+", qui avait encouragé le génocide au Rwanda en 1994.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/03/2022 à 09h01, mis à jour le 17/03/2022 à 10h47