Quel est le montant des financements dont l’Afrique a besoin annuellement pour son développement d’ici 2050? Les experts de la Banque africaine de développement (BAD) se sont penchés sur la question et l’ont chiffré entre 600 et 700 milliards de dollars par an d’ici 2050.
Rien qu’au niveau des infrastructures, les experts de la BAD estiment qu’il faut environ 130 et 170 milliards de dollars chaque année pour résorber le déficit criant en infrastructures du continent: ports, aéroports, réseau ferroviaire, eau, télécommunications, routes, énergie, etc. Un montant largement supérieur aux 93 milliards de dollars par an avancés jusqu’à présent par les institutions multilatérales, dont la Banque mondiale.
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Il s’agit naturellement de montants dont les pays africains ne peuvent financer grâce à leurs ressources. Face à cette situation et pour ne pas hypothéquer le développement du continent, la BAD s’est penché sur le modèle à mettre en place pour drainer les capitaux nécessaires vers le continent.
La solution trouvée est celle du Forum de l’investissement en Afrique (FIA) –Africa investment forum-, une plateforme destinée à mobiliser les fonds d’investissement privés, les fonds souverains mondiaux et le secteur privé pour drainer les fonds nécessaires à la réalisation des infrastructures à même de transformer structurellement le continent. «Il ne s’agit pas d’une foire de discussions. Il n’y aura pas de discours politiques. L'AIF est un espace ouvert visant à coordonner les efforts des institutions multilatérales, des gouvernements et du secteur privé afin d’améliorer un pipeline de projets capables de transformer le continent», a déclaré Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement.
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Et pour le président de la BAD, les financements existent. «Nous savons que l’argent est là. D’ici à 2020, il y aura près de 111.000 milliards de dollars en actifs gérés sur la planète, investis à travers le monde à des taux d’intérêt extrêmement faibles. En Afrique, les actifs gérés par des investisseurs institutionnels nationaux passeront à 1.800 milliards de dollars d’ici à 2020, soit le triple du montant de 634 milliards de dollars qu’ils totalisent en 2014», a-t-il expliqué. L’objectif est d’orienter une partie de plus en plus importante de ces fonds vers le continent africain
Le FIA a été lancé le 8 mai courant à Johannesburg en Afrique du Sud et la BAD compte en faire le premier marché de l’investissement en Afrique. A ce titre, il faut souligner que la première édition d’Africa investment forum se déroulera du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud.