Vidéo. Mauritanie: à la découverte des spécialistes de la teinture batik

Le360 Afrique/Seck

Le 31/10/2021 à 08h56, mis à jour le 31/10/2021 à 08h59

VidéoBien au-delà de Bamako, sur les rives du Djoliba, nom traditionnel du fleuve Niger, l’art du batik, qui emploie des styles riches et variés pour teindre tissus et vêtements, est très répandu en Afrique de l’Ouest. Plongée dans l’univers des teinturières de Nouakchott.

La teinture batik était avant tout en Mauritanie un business opéré par des femmes issues de la composante ethnique soninké, l'un des quatre groupes ethniques du pays. Mais avec le temps, le cercle de cette pratique s’est grandement élargi.

Une plongée dans l’univers des teinturières de Nouakchott permet de rencontrer ces artisanes, dont certaines pratiquent le métier depuis plus de 50 ans et gagnent correctement leur vie grâce à leur dextérité et à une expertise acquise au fil des décennies.

Illustration avec Fatimata NDiaye. «Je suis arrivée à Nouakchott en 1966. Je travaille dans la teinture depuis plusieurs dizaines d’années. Au début, on achetait les tissus pour teindre et vendre aux clients. Avec le temps, et une plus grande maîtrise de la tâche, nous avons commencé à recevoir des habits pour les teindre. Les prix varient suivant les modèles. Actuellement, nous faisons la teinture entre 250 et 350 ouguiyas (entre 6 et 8 euros) pour un boubou. Ce travail m’a permis de réaliser ma vie à travers beaucoup de choses: construire des maisons, aller à la Mecque… Je remercie Allah».

Amadou Touré, vendeur de produits, témoigne. «Je connais Fatimata NDiaye depuis longtemps. Je lui vends régulièrement des produits. C’est la preuve qu’elle a un nombre important de clients, des commandes, à cause de la bonne qualité de ses services».

Aminata Amadou Diop, teinturière, chargée de l’organisation, parle des rapports de parenté et de sa tâche auprès de sa tante Fatimata. Au-delà des opérations de teinture, elle se charge du secrétariat en notant la date, la nature des commandes et les éléments de concordance au moment du retrait des habits pour éviter les risques de confusion.

Khadija Samba Dieng exerce, elle aussi, la profession de teinturière depuis plusieurs années. Une activité génératrice de revenus (AGR) qui lui permet de gagner sa vie. Elle déplore cependant l’impact négatif de la pandémie du Covid-19, qui a entraîné une hausse vertigineuse du prix des produits nécessaires à la coloration, avec des répercussions sur le coût du service. Une nouvelle donne que de nombreux clients n’arrivent pas à comprendre.

Enfin, Cheikh Touré, employé, déclare sa satisfaction au sujet des rapports avec l’employeuse. Une bonne ambiance qui créé des conditions optimales à travers lesquelles une dizaine de teinturiers employés peuvent traiter 150 et parfois 300 pièces en une journée de labeur.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 31/10/2021 à 08h56, mis à jour le 31/10/2021 à 08h59