L’affaire de la mise au secret de Mohamed Ould Ghadda, un élu issu du sénat mauritanien qui sera supprimé à la faveur du référendum constitutionnel du 05 août dernier, fait de grosses vagues et provoque un déchainement médiatique au sein de l’opposition, qui réagit par un concert de dénonciations.
Le G8, regroupant une coalition, des partis politiques, des organisations de la société civile, des centrales syndicales et personnalités indépendantes, perçoit à travers l’arrestation du sénateur «un signe de recul des libertés et un mépris de la loi».
Une réalité illustrée par «le kidnapping d’un sénateur chez lui, par des policiers en civil, sans mandat d’arrêt, sans aucun respect pour son immunité parlementaire et sans lui signifier le motif de ce rapt».
Ce collectif fait porter au régime «l’entière responsabilité de toute atteinte à la personne du sénateur» et «appelle toutes les forces patriotiques et démocratiques à barrer la route à la répression».
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Réaction identique de la part de la section de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) France, qui estime que «le sénateur Mohamed Ould Ghadda paye un lourd tribut à sa liberté de pensée et de parole».
Pour sa part, le Professeur Lô Gourmo, avocat et opposant, semble avoir pour principal souci l’éclatement de toute la vérité dans le cadre de la gestion cette affaire. Il note que «la mise à l’ombre, par disparition forcée, du sénateur Ghadda, a pour effet inverse de jeter une lumière crue sur la gravité et le sérieux des accusations qu’ils portent contre ceux qui ont commandité son enlèvement. Ould Ghadda est un sénateur en plein exercice de son mandat et qui est à la tête d’une commission d’enquête régulière du sénat sur l’utilisation de biens et deniers publics. Il s’est prononcé sur certains événements particulièrement graves survenus à la tête de l’Etat et pour lesquels le monde entier s’interroge. Il a cité des noms. Un autre homme, témoin-clé de l’affaire, est porté disparu depuis lors, volatilisé».
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Le vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP) poursuit ses propos par une véritable plaidoirie à travers laquelle il souligne que tout ce que Ghadda «a pu dire et dans le cadre de l’exercice de sa fonction sénatoriale, de quelque façon et nature que ce soit, est couvert par immunité parlementaire, qui est la condition même du principe de protection des représentants du peuple. Au même titre que la protection du président de la République dans l’exercice de sa fonction présidentielle».
Sur la base éléments liés aux faits et des principes tirés de la législation «il faut relâcher le sénateur et lui présenter des excuses au nom de l’Etat, à lui et parlement national. Quant à la véracité des faits qu’il évoque, que fusent donc d’autres versions ou faits, et que la justice et l’opinion tranchent».