Mauritanie: le pouvoir ne veut pas d'observateurs internationaux pour les élections

Sidi Mohamed Ould Maham, leader de l'Union pour la république (UPR).

Sidi Mohamed Ould Maham, leader de l'Union pour la république (UPR).. DR

Le 24/04/2018 à 11h29, mis à jour le 24/04/2018 à 11h36

Le camp du pouvoir n'est pas favorable à la présence d'observateurs internationaux lors des élections de 2018 et 2019 en Mauritanie, selon un tweet de maître Sidi Mohamed Ould Maham, leader de l'Union pour la République (UPR), principal parti de la majorité.

Le camp du pouvoir en Mauritanie estime «inutile» la présence d’observateurs internationaux dans la perspective d’un agenda électoral chargé prévoyant des législatives, des régionales et des municipales en 2018, ainsi qu’une élection présidentielle au milieu de l’année 2019.

Non encore officielle, cette position a cependant été clairement exprimée par une source autorisée de la mouvance présidentielle à travers un canal informel.

En effet, répondant à une demande du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un collectif de l’opposition, exprimée à l’occasion de négociations préliminaires secrètes avec le pouvoir il y a quelques jours, et réitérée samedi au cours d’une conférence de presse par le leader de ce rassemblement, le président de l’Union pour la République (UPR), principal parti de la majorité, maître Sidi Mohamed Ould Maham a dit «non» à une pareille éventualité à travers un tweet posté dimanche 22 avril.

Exprimant la position du président Mohamed Ould Abdel Aziz, le leader de l’UPR a notamment écrit «la Mauritanie ne va pas inviter des observateurs internationaux parce qu’elle a pleinement et entièrement confiance en son système électoral».

Cependant, au-delà de cette position de principe, le président de l’UPR a ajouté que «si ces observateurs viennent de leur propre initiative ou sur invitation d’une autre partie (en pensant certainement au FNDU), ils ne seront pas empêchés de faire leur travail».

En fait, Maham craint que «l’argent public soit dépensé pour le séjour et la prise en charge d’observateurs électoraux dont le travail n’est pas nécessaire».

Mohamed Ould Maouloud, président en exercice du FNDU, a cité la présence d’observateurs de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation des Nations unies (ONU) parmi les demandes et doléances du collectif, en perspective de la série d’élections prévues en Mauritanie au cours des prochains mois.

Mais au-delà des revendications et de la suite qui leur est réservée, le FNDU affiche sa détermination à participer aux prochaines joutes électorales qu’il considère comme «déterminantes» pour l’avenir d’un système démocratique encore balbutiant.

Mais en même temps, il prévient contre «la fraude et la manipulation qui vont déboucher sur des élections agitées, avec risques de violence» après son exclusion de la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

La seule élection présidentielle en Mauritanie dont les résultats n’ont pas été contestés par l’opposition, qui a connu son épilogue à l’issue d’un deuxième tour, inédit dans l’histoire de la Mauritanie, est celle de mars 2007. Opposant Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi à Ahmed Ould Daddah, elle avait été marquée par la présence de plusieurs organisations en tant qu'observateurs et par une mission de l’Union européenne (UE) en amont, pendant plusieurs mois.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 24/04/2018 à 11h29, mis à jour le 24/04/2018 à 11h36