Evacué en Turquie pour des soins médicaux, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi était rentré à Nouakchott il y a tout juste une dizaine de jours. Cet homme d'Etat était du Brakna, une région dont la capitale, Aleg, se trouve à 250 kilomètres au sud-est de Nouakchott.
Economiste, il a été ministre sous le régime de maître Moctar ould Daddah, ainsi que pendant les premières années au cours desquelles le colonel Maaouya ould Sid’Ahmed Taya était à la tête de la Mauritanie, puis est revenu aux affaires, en acceptant des missions du Fonds Koweïtien pour le développement économique arabe, fonds souverain de l'Etat du Koweït.
L’autre particularité de Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi est d’avoir eu ce courage de reconnaître «la responsabilité pleine et entière de l’Etat», sur de graves violations, en masse, des droits humains (des déportations, des expropriations arbitraires, des exécutions extra-judiciaires) qui ont ciblé la communauté négro-africaine au cours de 1989 à 1992, sous le régime d’exception mené par le colonel Maaouya ould Sid’Ahmed Taya.
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Ainsi, après une déclaration solennelle assumant ces faits au nom de la communauté nationale, le président Sidi Mohamed Cheikh Abdallahi avait initié un processus de retour des Mauritaniens déportés vers le Sénégal, et une démarche visant à un règlement global et définitif de ce lourd passé.
Son mandat avait pris fin en 2008, après 15 mois à la tête de la République Islamique de Mauritanie, suite à un putsch organisé par le général Mohamed ould Abdel Aziz, qui occupait alors le poste de chef de la garde présidentielle.
Mohamed Ould Abdel Aziz, prédécessur de Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, actuel président mauritanien, avait alors préalablement organisé une «fronde» à l’assemblée nationale, à travers la manipulation «d’un bataillon» de députés, pendant deux mois.