Ils ont été déclarés coupables d’«attentat et complot contre le gouvernement», «atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat», «détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre (...) ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur», selon le procureur général Ladji Sara cité dans un communiqué.
Le 10 juillet, 49 soldats ivoiriens avaient été arrêtés au Mali, puis inculpés mi-août de «tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat» et formellement écroués. Trois femmes ivoiriennes appartenant à ce groupe de militaires ont ensuite été libérées à la mi-septembre à la suite de médiations.
Bamako accuse ces soldats ivoiriens d’avoir voyagé sous de fausses identités et avec des armes sans que les autorités n’aient été informées.
La junte malienne a érigé cette affaire en manifestation de la souveraineté dont elle dit avoir fait un principe cardinal vis-à-vis de la France, poussée vers la sortie, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et même la mission de stabilisation de l’ONU (Minusma).
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Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
Les trois femmes soldats libérées mi-septembre ont quant à elles été condamnées vendredi à la peine de mort par contumace à la suite du procès qui s’est tenu à huis clos jeudi et vendredi devant la Cour d’Appel de Bamako, pour les mêmes motifs que les 46 autres militaires encore incarcérés.
Accord trouvé
Début décembre à Abuja, les dirigeants ouest-africains réunis en sommet sans le Mali, avaient exigé que les soldats soient libérés avant le 1er janvier, sous peine de nouvelles sanctions.
Le 22 décembre, une visite à Bamako d’une délégation officielle ivoirienne s’est déroulée dans un esprit «fraternel». Elle s’est conclue par la signature d’un mémorandum, le ministre ivoirien de la Défense soulignant que l’affaire était «en voie de résolution».
Le contenu des discussions concernant les militaires ivoiriens n’avait pas été rendu public, mais le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a parlé devant la presse d’un «incident malheureux», tandis que le ministre ivoirien de la Défense a évoqué un «malentendu». Des termes bien éloignés de ceux de «prise d’otage» et «mercenaires» employés par les deux parties depuis plusieurs mois.
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L’accord trouvé entre le Mali et la Côte d’Ivoire la semaine dernière laisse ouverte la possibilité d’une grâce présidentielle du chef de la junte malienne, Assimi Goïta, qui doit s’exprimer samedi à l’occasion de ses voeux à la Nation.
Interrogée par l’AFP, une source proche de la présidence ivoirienne a indiqué vendredi soir qu’elle ne souhaitait pas réagir.
«dysfonctionnements»
Dans ce dossier, l’ONU avait reconnu des «dysfonctionnements» dans une note adressée au gouvernement malien et admis que «certaines mesures n’ont pas été suivies».
La présidence ivoirienne avait elle aussi reconnu en septembre «des manquements et des incompréhensions», propos volontiers considérés du côté malien comme les excuses qu’il réclamait.
Mais les rapports s’étaient à nouveau tendus une semaine plus tard quand la junte a ouvertement lié la libération des 46 soldats restants à l’extradition de personnalités maliennes vivant en Côte d’Ivoire. «Une prise d’otages qui ne restera pas sans conséquence», s’était alors insurgée la présidence ivoirienne.