M. Blinken, qui se rend mardi au Japon après sa dernière tournée au Moyen-Orient, s’est entretenu séparément par téléphone avec le président rwandais Paul Kagame et le chef de l’Etat de RDC Félix Tshisekedi au sujet de la «situation instable» à la frontière entre les deux pays, a indiqué le département d’État.
M. Blinken «a plaidé en faveur d’une solution diplomatique aux tensions entre les deux pays et a exhorté chaque partie à prendre des mesures pour désamorcer la situation, y compris le retrait des troupes de la frontière», a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, dans un communiqué.
Les combats se sont intensifiés depuis début octobre au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, entre la rébellion du M23 et l’armée de RDC (FARDC) alliée à groupes armés pro-gouvernementaux.
La résurgence fin 2021 du M23 («Mouvement du 23 mars»), rébellion majoritairement tutsi soutenue par le Rwanda voisin selon de nombreuses sources, a provoqué dans le Nord-Kivu le déplacement de centaines de milliers de personnes et alimenté une crise humanitaire quasi-permanente dans l’est de la RDC depuis près de 30 ans.
Près de 200.000 personnes ont fui leur domicile en raison des combats qui ont repris depuis le 1er octobre dans les régions de Rutshuru et Masisi, au nord de Goma, selon l’agence humanitaire de l’Onu, Ocha.
Un nombre record de 6,9 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la RDC, en raison notamment du regain de violences dans l’est du pays, selon l’ONU.
Après une précédente flambée de violence l’année dernière, M. Blinken s’est rendu dans les deux pays. Il a publiquement soutenu les affirmations de Kinshasa selon lesquelles le Rwanda soutenait les rebelles.
Le gouvernement de Kagame nie ces allégations mais a appelé à une action dans le pays voisin contre les extrémistes hutus liés au génocide de 1994 au Rwanda, qui a tué plus de 800.000 personnes, principalement des Tutsi