Les forces politiques affutent leurs armes en vue du référendum du 20 mars

Macky Sall, Président du Sénégal.

Macky Sall, Président du Sénégal. . DR

Le 23/02/2016 à 13h44

Entre partisans du «oui» et du «non», les appareils politiques sonnent la mobilisation des troupes en vue du référendum du 20 mars. Pour rappel, le projet de révision constitutionnel soumis à l’approbation du peuple concerne la modification de quatorze articles de la Constitution.

Après avoir disserté des journées entières sur la décision du président Macky Sall d’aller jusqu’au bout de son mandat, c’est-à-dire en 2019, se fondant sur l’avis du Conseil constitutionnel, la classe politique sénégalaise se met en ordre de bataille en vue du référendum du 20 mars.Le président de la République a publié un décret convoquant le collège électoral. Ce même décret précise que la campagne électorale débute le 12 mars pour finir le 18 mars.Et dans la perspective de ces joutes électorales, le président Sall a multiplié, ces derniers jours, les rencontres avec les membres de son parti et ses alliés au palais de la République pour les inciter à mobiliser les électeurs pour un «oui massif».Mais si Macky Sall peut compter, comme on pouvait s’y attendre, sur le soutien des leaders des deux principaux partis alliés au gouvernement à savoir Moustapha Niasse (président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès - AFP) et Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général du Parti socialiste (PS) qui, tous les deux ont appelé à voter «oui», d’autres alliés n’émettent pas sur la même longueur d’onde que le président.C’est le cas de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, qui demande carrément le report pur et simple du référendum. Faute de quoi, il appelle à voter «non».Au sein même du PS, la position d’Ousmane Tanor Dieng est contestée par Khalifa Sall, le maire de Dakar. Ce dernier, qui prend ainsi le contre-pied de son leader, estime que «la décision du président [d’aller jusqu’au bout de son mandat conformément à l’avis du Conseil constitutionnel] décrédibilise la parole publique et discrédite les hommes politiques dans leur capacité à tenir leurs engagements».Ces divisions au sein du PS – qui, il faut le rappeler, est toujours membre du gouvernement – traduisent en fait une bataille de leadership dont l’enjeu principal est la désignation du candidat du parti pour les prochaines élections présidentielles.Khalifa est perçu par de nombreux observateurs comme le candidat «idéal» du PS face à Macky Sall en 2019. Mais ses rapports avec Ousmane Tanor Dieng, qui contrôle toujours l’appareil du partie, sont plus que tendus.Le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), la formation de l’ancien président Abdoulaye Wade, elle, opte pour le «boycott», tandis le mouvement «Y en a marre» milite pour un «non massif».Quant à l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, leader de «Rewmi», l’autre principale formation de l’opposition, il a dénoncé de manière très virulente le «wax waxete» (reniement) du président Sall.Selon Macky Sall, la finalité de la révision constitutionnelle, qui concerne quatorze articles de la Constitution, c’est de «stabiliser les institutions, de consolider la démocratie et la forme républicaine de l’Etat, de renforcer l’Etat de droit et d’améliorer la gouvernance des affaires publiques».

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 23/02/2016 à 13h44