Les Etats-Unis annoncent de nouveaux investissements au Sénégal

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et la ministre des Affaires étrangères du Sénégal Tall Sall.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et la ministre des Affaires étrangères du Sénégal Tall Sall. . DR

Le 21/11/2021 à 06h16

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a promis samedi de nouveaux investissements au Sénégal, en les présentant comme une prime à la démocratie, dans ce pays réputé pour sa stabilité, lors de la dernière étape de sa tournée africaine.

Le chef de la diplomatie américaine devait quitter Dakar samedi soir. Blinken a estimé samedi dans la capitale sénégalaise que l'Afrique peut avoir un large éventail d'offres de partenariats, alors que les rivalités entre les Etats-Unis et la Chine vont crescendo, sur fond d'une augmentation des liens commerciaux entre les pays africains et le géant asiatique.

Durant sa visite au Sénégal, Blinken a signé des accords d'un milliard de dollars avec des compagnies américaines, incluant un contrat de technologie pour des services publics de sécurité et un projet pour améliorer le trafic avec de meilleures routes.

Il a également visité l'Institut Pasteur de Dakar où il a promis d'aider les Africains à fabriquer leurs propres vaccins.

"C'est une simple réalité. Nous n'allons pas réussir sans le leadership des gouvernements, des institutions et des citoyens africains", a dit Blinken.

"Les Etats-Unis sont engagés pour renforcer leur partenariat à travers le continent dans la mesure où il sert les intérêts des peuples ici (en Afrique) et sert nos propres intérêts", a-t-il dit.

"Nous croyons fermement que depuis longtemps, il fallait traiter les pays et les institutions africaines comme les pièces géopolitiques majeures qu'ils sont devenus", a-t-il ajouté.

Dans un discours au Nigeria vendredi, Blinken avait déclaré que les Africains n'avaient pas à choisir entre leurs partenaires, un sentiment partagé par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall.

"Il n'y a pas un choix. Il y a des choix", a-t-elle dit, avant d'ajouter: "L'Afrique est une opportunité. Notre diplomatie est souveraine et n'exclut personne. Mais aussi nous avons des amis traditionnels et des partenaires historiques et nous n'allons pas laisser les anciens pour les nouveaux".

Le Sénégal a depuis de nombreuses années été un des pays africains les plus stables, avec des transitions au pouvoir réussies. Mais des tensions sont apparues entre le président Macky Sall et son opposition, notamment lors d'émeutes en mars consécutives à l'arrestation d'un opposant, rarement vues dans ce pays depuis des années.

"Le Sénégal a longtemps servi de modèle démocratique en Afrique", a dit Blinken.

Soutien américain à la transition énergétique

"Comme toutes les démocraties, les Etats-Unis compris, nous ne pouvons pas considérer comme (définitivement) acquises, le Sénégal ne peut pas considérer comme (définivement) acquises, les normes et les institutions démocratiques", a dit M. Blinken.

Il avait, lors de l'étape précédente au Nigeria, fait allusion à l'attaque du 6 janvier des partisans de Donald Trump, alors président sortant, contre le Capitole à Washington, dans le but de renverser le résultat des élections ayant porté Joe Biden à la Maison Blanche.

Le président sénégalais Macky Sall, qui l'a reçu samedi lors d'un déjeuner à Dakar, a montré qu'"il est un solide leader pour la démocratie", a dit Blinken.

Par ailleurs, l'insistance du président Biden, lors du récent sommet de la COP sur les changements climatiques, pour une transition énergétique sans les combustibles fossiles, a suscité des réactions partagées dans les trois pays visités par Blinken: Kenya, Nigeria et Sénégal.

Le chef de la diplomatie américaine a promis le soutien américain dans cette transition énergétique.

Mais pendant qu'au Kenya, première étape de la tournée, des atteintes contre le respect de l'environnement ont été notées, le Nigeria et le Sénégal comptent, eux, sur les énergies fossiles pour améliorer leurs finances publiques. Dakar s'apprête d'ailleurs à rejoindre le cercle des pays producteurs.

Interrogée pour savoir si le monde va entièrement faire place au solaire et à l'éolien, la ministre des Affaires étrangères Tall Sall a répondu: "Nous ne pensons pas que ce soit assez".

"Aujourd'hui, nous devons accepter le gaz comme énergie traditionnelle et nous attendons le soutien et la compréhension des Etats-Unis", a-t-il dit

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 21/11/2021 à 06h16