Tout est parti du démantèlement, le mercredi 18 mai, par la gendarmerie de Hann (Dakar) d’un abattoir clandestin au Technopôle. Les malfaiteurs abattaient des ânes avant d’écouler la viande dans le marché noir. Depuis cette découverte, les révélations se multiplient sur la commercialisation de la viande d’âne dans le marché.«Malheureusement, c’est une réalité. Il faut le reconnaître, il y a bel et bien de la viande d’âne sur le marché», explique Talla Cissé, le directeur général de la Société de gestion des abattoirs du Sénégal (SOGAS), dans un entretien accordé au journal «Le Quotidien», dans son édition du jour.Ce dernier révèle qu’il existe des malfaiteurs qui s’adonnent à ce trafic de viande d’âne mélangée à celle de bœuf désossée pour la placer sur le marché.Des révélations qui suscitent l’indignation des Sénégalais qui sont à 95% de confession musulmane. Il faut souligner que si l’islam tolère la consommation de la viande de cheval, celle de l’âne est prohibée.Pour Talla Cissé, la source du mal réside dans l’abattage clandestin. «L’abattage clandestin nous prend plus de 50% de notre part de marché, alors que nous sommes les seuls habilités à procéder à l’abattage qui est une mission publique qui nous a été confiée par l’Etat», déplore Cissé.Autrement dit, plus de la moitié de la viande consommée par les Sénégalais n’est pas certifiée par un vétérinaire assermenté. Le pire, c’est que certains abatteurs clandestins arrivent à recopier l’estampille de la SOGAS pour faire croire que la viande qu’ils commerciale est certifiée par un vétérinaire.Certains bouchers révèlent que l’abattage de l’âne est surtout motivé par le commerce très lucratif de sa peau (qui serait vendue environ 30.000 FCFA, alors qu’il suffit d’avoir 10.000 FCFA pour acheter un âne). Seulement, les malfaiteurs en profitent pour écouler aussi la viande dans le marché.Ces révélations ont suscité une telle indignation que le ministère de l’Elevage a donné des instructions «très claires» à l’ensemble des techniciens, notamment les inspecteurs des marchés, pour qu’ils soient «plus vigilants» afin d’appréhender tous ces malfaiteurs.
Le 20/05/2016 à 15h00