Sénégal: le FBI vient auditionner des terroristes impliqués dans les attentats où Laila Alaoui a trouvé la mort

Le FBI à Dakar

Le FBI à Dakar. dr

Le 18/12/2019 à 15h10, mis à jour le 18/12/2019 à 15h10

Attendue à Dakar, la police fédérale américaine compte interroger trois présumés terroristes qui seraient impliqués dans des attentats de l'Hôtel Le Splendide à Ouagadougou et de Grand Bassam à Abidjan.

Le FBI s'intéresse de près à plusieurs djihadistes écroués dans la capitale sénégalaise. L'information émane du journal Libération, un quotidien sénégalais privé généralement bien informé sur de pareilles question et appartenant à Yakham Mbaye, l'actuel directeur général du journal gouvernemental, Le Soleil.

L’arrivée des enquêteurs ne serait plus qu’une question de temps. La police fédérale américaine a déjà transmis aux autorités sénégalaises une demande d’entraide judiciaire pour interroger, à Dakar, ces trois personnes accusées d’avoir participé à des attentats terroristes commis entre 2015 et 2016 dans la partie ouest du continent africain, plus précisément au Mali, au Burkina et en Côte d’Ivoire.

Parmi les attentats concernés figurent l'attaque de Grand Bassam à Abidjan, le 12 mars 2016, et celle de l'Hôtel Le Splendide à Ouagadougou, deux mois plus tôt. C'est dans l'attaque sanglante de l'hôtel le Splendide que la photographe marocaine, Laïla Alaoui a perdu la vie.

Ces deux actes terroristes avaient été revendiqués par Al Qaïda pour le Maghreb Islamique (AQMI).

Les personnes concernées par ces interrogatoires ont été arrêtées en mars 2017, c'est-à-dire un an après les attentats meurtriers.

Leurs noms ont même été divulgués. Il s’agit de Mahmoud Sidy, Baba El Atigh, Moustapha Amar Bahir et Erhil Adébé. Ils dorment depuis à la prison du Camp pénal de Dakar, qui garde les terroristes présumés. Si cette affaire qui s’est passée en Afrique intéresse le Procureur du district de New-York qui s’est saisi du dossier, c’est parce que deux ressortissants américains ont perdu la vie au cours de ces attaques.

Il convient de rappeler que l'arrestation des ces personnes avait été possible grâce à des recoupements d'appels téléphoniques. En effet, la section de recherche de la Gendarmerie nationale s'était rendu compte que des numéros de téléphone sénégalais avaient été en contact avec les cerveaux de ces deux attentats.

L'année dernière, le même journal Libération donnait les détails sur les éléments qui les avaient compromis. "Les enquêteurs attestent formellement, sur la base données techniques, que le numéro sénégalais +22197025… était en contact avec le numéro malien +223821760… utilisé à un certain moment par Hamza Ben Mouhamed, identifié par les services sous-régionaux comme étant le logisticien de l’attentat du Grand Bassam".

Et d'ajouter, "dans la foulée, les gendarmes découvrent que le numéro sénégalais +2217842495… est en contact avec deux numéros maliens +223685193…et +223777750… qui étaient utilisés par Mimi Ould Baba, le coordonnateur des attaques au Burkina et en Côte d’Ivoire".

Enfin, "les investigations sur la carte SIM sénégalaise +2217842495…conduisent à un abonné qui se fait appeler Mohamed Lemdesseme, un ressortissant mauritanien qui séjourne souvent au Sénégal. Quant à la carte SIM numéro +22197025…, son propriétaire serait un autre Mauritanien du nom de Béchir."

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 18/12/2019 à 15h10, mis à jour le 18/12/2019 à 15h10