Sénégal: face au danger des bouillons, les femmes entrepreneures investissent le créneau des épices naturelles

VidéoLes bouillons industriels sont très prisés par les femmes sénégalaises pour assaisonner leurs plats. Mais depuis peu, l'Etat a introduit une forte taxe sur ces produits peu recommandés par les nutritionnistes et les médecins.

Le 04/06/2022 à 10h41, mis à jour le 04/06/2022 à 10h43

Au Sénégal, les bouillons ont encore de beaux jours devant eux. Il est quasiment impossible de déguster un plat local qui n'en contient pas. Il y en a de toutes les marques, en poudre ou en cube. Leur point commun reste leur forte teneur en sel ainsi qu'en exhausteurs de goût comme le glutamate, dont les effets sur la santé restent encore peu connus. Mais il semble que les habitudes commencent à changer. Les Sénégalaises s'orientent de plus en plus vers des produits naturels.

Le gouvernement du Sénégal, qui avait déjà lancé une vaste campagne de dissuasion, a décidé de surtaxer ces produits qui reviennent désormais chers aux fabricants, mais aussi aux consommateurs. Une situation qui fait l’affaire des femmes transformatrices qui ont investi ce créneau et n'utilisent que des produits naturels.

Même si elles ne font pas encore la queue devant ses épices transformées par des femmes regroupées en groupements d'intérêt économique (GIE), les clientes reconnaissent leurs qualités, dont la première est qu’elles ne contiennent aucun produit chimique. Ces bouillons sont à base d'épices naturelles bien connues des Sénégalais: oignons, poivrons, lauriers, etc. Des épices bio pour remplacer les bouillons qui ont déjà fait tant de dégâts au Sénégal. 

La bataille de la transformation remportée, aujourd’hui, il reste à s’imposer sur le marché local avec une production suffisante, mais aussi accessible à tous. Les Sénégalais sont invités à s’approprier leurs herbes non seulement pour leur santé, mais aussi pour la santé économique du pays.

D'ailleurs, il est aujourd'hui connu de tous que les bouillons augmentent les risques de contracter des maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle et surtout l’accident vasculaire cérébral.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 04/06/2022 à 10h41, mis à jour le 04/06/2022 à 10h43