Nous sommes à Coronthie, épicentre de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, une commune de la capitale Conakry. Six mois après cet évènement dramatique, c’est toujours le chaos alors que la saison pluvieuse approche.
Dans nombre de concessions affectées, l’heure est à la reconstruction et les habitants plus que jamais sous pression, confie Mamoudou Sylla porte-parole des sinistrés de Kaloum. «Les premières pluies sont déjà tombées, nos biens ont été mouillés. Et nous sommes sous la pluie. Nous allons continuer pour achever rapidement nos travaux. Nous ne demandons pas l’aide de l’Etat».
En effet, les populations ont rejeté le projet d’aide de l’Etat qui les invitait à un bail partagé. Parmi ceux qui ont été touchés par le sinistre, le commandant à la retraite depuis 2011, Mohamed Konaté a aussi vu sa maison fortement endommagée par l’explosion. Il se bat pour la reconstruire. Sa crainte, c’est d’être rattrapé par la saison pluvieuse. «Je suis entrain de suivre les travaux avec l’aide de mes jeunes frères. Je suis contraint de rester sur place et suivre les travaux».
Lundi 18 décembre 2023, un incendie s’était déclaré dans le centre-ville de Conakry, la capitale guinéenne, après l’explosion du principal dépôt de carburant du pays, qui a entraîné la fermeture des écoles et des administrations. Le sinistre a fait une vingtaine de morts et une centaine de blessés
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Suite à la colère des sinistrés, l’Etat a proposé une offre aux victimes mais qui a été aussitôt rejetée, confie Mamoudou Sylla. «Après cinq longs mois, nous avons décidé d’engager nos travaux par nous-mêmes. Nous considérons la proposition de l’Etat, dénommée bail partagé, comme une trahison. Nous avons décidé de refuser l’offre de l’Etat», explique-t-il.
L’Etat a alloué 2 millions de francs guinéens à chaque concessionnaire et 1 million à chaque locataire, comme frais de déménagement. De plus, il a accordé un montant de 2,5 millions de francs guinéens à chaque locataire sur une période de 7 mois et 24 mois pour les concessionnaires. Et après avoir délogé les sinistrés, le gouvernement compte reconstruire le site en vue d’établir un bail partagé avec les propriétaires. Une option rejetée par les sinistrés.
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Conakry a connu sa deuxième pluie, quoique légère. A Kaloum, les sinistrés sont plus que jamais inquiets, craignant surtout de voir arriver les fortes précipitations alors que les tôles et autres murs fissurés ou tombés ne sont pas encore restaurés.