La route principale reliant Yopougon à Attécoubé en passant par Koweït, Abobodoumé et Lokodjro, autrefois raccourci pour atteindre le centre des affaires Plateau et Treichville, connaît aujourd’hui une dégradation avancée. Ce délabrement est à l’origine du courroux des usagers et des opérateurs économiques de différents secteurs d’activité.
«A cause de l’état de la route, les bus Sotra n’arrivent plus à desservir la zone, ils marquent tous leur terminus au carrefour Awa de Koweït et n’arrivent plus à Abobodoumé. Ça ne nous arrange pas du tout, parce que les quelques chauffeurs de taxis communaux qui acceptent de s’y rendre en profitent pour doubler voire tripler les tarifs du transport. Par le passé, on payait 200 Fcfa ou 100 Fcfa pour rallier Abobodoumé ou Lokodjro et emprunter ensuite les pinasses, mais maintenant on est contraints de débourser jusqu’à 400 Fcfa et 600 Fcfa aux heures de pointe», se plaignent les usagers.
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Les automobilistes, chauffeurs de taxi en commun ne sont pas épargnés. Ils en payent également les frais au prix de leurs véhicules. «Nous sommes en constantes querelles avec les automobilistes qui nous accusent d’être à l’origine des multiples pannes de leurs véhicules, pourtant ce n’est pas de notre faute», explique Prétou Assa Josée, chauffeur de taxi communal.
Tobi Stéphane est un habitant de Lokodjro qui a décidé de porter assistance aux usagers. Chaque jour, lui et certains de ses amis se rendent sur cette route pour essayer de boucher certains nids-de-poule et les parties les moins délabrées à l’aide de gravats, de quoi se faire un peu d’argent. «Ça les aide beaucoup et leur permet de réduire les va-et-vient chez les réparateurs. En retour, certains me donnent des piécettes en guise de pourboire», confie-t-il.
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Face à cette situation critique, de nombreux habitants, usagers et acteurs économiques, appellent les autorités à prendre leur responsabilité et rénover cette route principale. Une réhabilitation qui ne sera pas uniquement un soulagement pour les usagers, mais permettrait également de stimuler l’activité économique.
«C’est quand il y a élections que nous les voyons. Une fois élus, ils oublient les habitants et rangent dans les placards leurs promesses de campagne. C’est déplorable!», s’indigne Djénan Hervé, résident dans la commune de Yopougon.
En attente de solutions à ce problème de voirie, les regards sont désormais tournés vers les autorités municipales en qui les populations ont placé leur confiance le 12 septembre dernier.