Transport urbain à Ouagadougou: ça ne roule toujours pas pour le bus

Transport urbain à Ouagadougou.

Le 11/03/2024 à 13h34

VidéoPourquoi les Ouagalais boudent-ils les transports collectifs réputés ailleurs économiquement plus intéressants?

«A Ouagadougou, environ 8% des déplacements sont assurés par le transport collectif». Depuis la publication de cette étude, dont les chiffres les plus récents sont ceux de 2017, le recours au transport en commun à Ouagadougou semble n’avoir que peu évolué. «Malgré l’existence d’un système de transport collectif par autobus, les taxis collectifs informels assurent un plus grand nombre de trajets quotidiens (36.000 contre 15.000 pour les bus», poursuit l’étude intitulée Les ambiguïtés de la politique de transport urbain à Ouagadougou.

Recommandés pour leurs avantages économiques, les transports en commun ont évolué au fil des ans au Burkina et desservent désormais les grandes villes du pays, dont Ouagadougou qui comptait 5.000 taxis en 2020.

Pour Daouda, un motocycliste, les transports collectifs ont leurs avantages mais ne sont pas sans reproches. «Je roule à moto parce que c’est le moyen de déplacement dont je dispose actuellement. Ça me permet de me lever à l’heure que je veux. Je préfère conduire ma moto car c’est un moyen plus sécurisé», déclare Daouda Sombié.

Même s’il reconnaît que les transports collectifs sont un enjeu vital pour les villes, il affirme cependant que beaucoup de chauffeurs de taxis conduisent mal. Sur son deux-roues, il se sont plus en sécurité.

Pour Abdoul Sinaré, conducteur de taxi, les transports en commun sont à l’origine de beaucoup de désagréments: insécurité, mauvais état de certains véhicules, absence d’aires de stationnement.. Selon lui, la majorité des Burkinabè ne peuvent pas utiliser les transports publics en raison du coût de la vie.

«Ouagadougou compte beaucoup de motos et les Burkinabè utilisent peu les transports en commun. A cela s’ajoute le coût du transport qui s’avère élevé pour les usagers. Si l’on pouvait diminuer le prix du carburant pour que nous puissions revoir les coûts à notre niveau, cela nous serait également bénéfique», suggère Abdoul Sinaré

Si les motos sont un symbole d’indépendance pour de nombreux Burkinabè, elles restent également une cause majeure d’accidents dans le pays. Elle est le mode de transport majeur, avec plus de 4 millions de motos estimé en 2020.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 11/03/2024 à 13h34