Qatar 2022: à Libreville, les ambassadeurs du Maroc et d’Espagne assistent ensemble à la victoire des Lions de l’Atlas

Les ambassadeurs du Maroc et d'Espagne à Libreville.

Abdallah Sbihi et Fernando Alonso Navaridas

Le 07/12/2022 à 12h13

VidéoVainqueurs de l’Espagne à l’issue des tirs au but, les Lions de l’Atlas décrochent leur ticket pour les quarts de finale de la Coupe du monde 2022, pour la première fois de leur histoire. Une performance de plus pour les poulains de Walid Regragui, célébrée avec une joie indescriptible à Libreville par les supporters qui étaient regroupés dans une fan-zone installée par la Royal Air Maroc.

À Libreville, comme un peu partout sur le continent, c’est au bout d’un insoutenable suspense, avec des chants, des cris, des larmes, un tohu-bohu strident de klaxons que les fans des Lions de l’Atlas ont célébré la qualification de leur onze national aux quarts de finale du Mondial. Ce fut un dénouement heureux à l’issue de la séance des tirs au but face à l’Espagne. Le Maroc devient la première sélection arabe à atteindre ce stade de la compétition.

«On a gagné. Je suis trop contente de l’équipe. Vive le Maroc, Vive l’Afrique», clame un des nombreux supporters marocains qui ont suivi l’interminable duel entre le Maroc et l’Espagne dans l’enceinte de la fan-zone installée à la promenade de la Baie des rois à Libreville par le pavillon national, la Royal Air Maroc. Pour lui, comme pour tant d’autres qui ont pris la direction de la chancellerie du Maroc à Libreville, c’est un rêve qui se concrétise après tant d’années d’attente et de frustrations. Les scènes de liesse marquées par des chants à la gloire du onze de l’entraîneur Walid Regragui ont rythmé les retrouvailles spontanées des Marocains à l’ambassade.

Jamais les Lions de l’Atlas n’étaient allés aussi loin en Coupe du monde. Leur meilleur résultat dans la compétition reine du football remontait à 1986, lorsqu’ils ont atteint les huitièmes de finale. Invité d’honneur de l’ambassade du Maroc pendant ce duel tendu, l’ambassadeur de l’Espagne au Gabon s’est félicité d’avoir partagé toutes ces émotions avec son collègue marocain.

«J’ai pu partager la souffrance des Espagnols, la souffrance des Marocains et maintenant la joie des Marocains. Je suis très content parce qu’on a fait un match nul. Personne n’a gagné pendant le temps réglementaire. Après, les tirs au but, c’est quelque chose qui représente plutôt une loterie. Mais le Maroc et l’Espagne sont deux pages d’un même livre. Donc, le Maroc gagne, mais l’Espagne ne perd pas», a déclaré Ramon Molina Llado.

De son côté, l’ambassadeur du Maroc au Gabon s’est dit satisfait de la fin d’un derby plein de suspense entre deux pays voisins et partenaires. «La preuve en est que, ici à la chancellerie du Royaume, j’ai eu l’honneur et le privilège de recevoir à mes côtés Monsieur l’Ambassadeur d’Espagne qui a vécu ces moments historiques à mes côtés. Et je le remercie parce qu’il nous a tous félicités. Il a félicité les Lions de l’Atlas pour cette victoire obtenue avec panache, obtenue dans la difficulté, dans la douleur devant une grande nation de football, devant la Roja, qui a une grande expérience, une grande expertise, à maintes reprises titrée aux niveaux européen et mondial, devant une équipe qui s’est battue, une équipe qui a tenu à honorer l’Afrique», a souligné Abdellah Sbihi.

Et le diplomate marocain d’ajouter: «C’est un grand exploit, une grande victoire pour le continent. Cela démontre aujourd’hui que notre continent, sur le plan footballistique, peut encore aller plus loin. J’espère que les Lions (de l’Atlas, NDLR) feront encore mieux, si ce n’est une prestation similaire face au Portugal.» Enfin, selon Sbihi, la victoire du Maroc sur l’Espagne n’est pas le fruit du hasard. Au contraire, «c’est une politique sportive, une stratégie sportive mise en place par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, à travers les assises nationales du sport qui ont été mises en place en 2008 et qui ont connu l’élaboration de la stratégie nationale du sport à l’horizon 2020, et on récolte aujourd’hui les fruits de cette stratégie».

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 07/12/2022 à 12h13