En juin 2019, un double attentat suicide à Tunis revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI) avait mis en évidence la résilience des groupes extrémistes dans le pays, bien que la situation sécuritaire se soit nettement améliorée.
L’explosion de vendredi a secoué en fin de matinée le quartier des Berges du Lac, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, où se trouve l’ambassade américaine, protégée en permanence par d’importants barrages de sécurité.
Les deux assaillants sont arrivés à moto et ont enclenché leur charge explosive à l’approche des policiers en faction sur le rond-point menant à l’ambassade, selon des policiers sur place. Une seule détonation a toutefois été rapportée, laissant supposer qu’un des deux kamizazes n’est pas parvenu à actionner sa charge.
Un lieutenant est décédé de ses blessures, quatre autres policiers ont été touchés, ainsi qu’un civil, légèrement atteint, a indiqué le ministère de l’Intérieur.
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“Toutes les unités de sécurité ont été placées en état d’alerte élevée,” a précisé le ministère dans un communiqué.
Les cordons de sécurité ont notamment été renforcés devant le ministère de l’Intérieur, sur la principale avenue du centre de Tunis, où la circulation automobile a été interrompue.
Le porte-parole du ministère, Khaled Ayouni, a affirmé à l’AFP que “c’est la patrouille de police qui était visée plutôt que l’ambassade”. Il a relevé que l’attentat avait eu lieu la veille du quatrième anniversaire de la dernière attaque jihadiste d’envergure en Tunisie.
Le 7 mars 2016, des jihadistes venus de Libye avaient tenté, sans succès, de s’emparer de postes des forces de sécurité de Ben Guerdane (sud), faisant 20 morts.
Etat d’urgence
Chaque attaque replonge le pays dans le souvenir de la série d’attentats suicide dont il a été l’objet après sa révolution de 2011.
La Tunisie reste d’ailleurs sous état d’urgence depuis novembre 2015 et une attaque suicide contre la garde présidentielle en plein centre de Tunis, dans laquelle 12 agents ont été tués. Elle avait été également revendiquée par l’EI.
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Après la chute de la dictature en 2011, la Tunisie a été confrontée à un essor de la mouvance jihadiste, responsable de la mort de dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de nombreux civils et de 59 touristes étrangers.
En septembre 2012, l’ambassade américaine avait déjà été visée par des manifestants issus pour la plupart de la mouvance salafiste, qui entendaient protester contre un film islamophobe réalisé aux Etats-unis. Quatre personnes avaient été tuées et des dizaines blessées lors de violents affrontements entre police et manifestants.
Après une série d’attaques qui avaient notamment visé des touristes sur une plage à Sousse (est) et au célèbre musée du Bardo à Tunis en 2015, la situation sécuritaire s’est néanmoins nettement améliorée ces trois dernières années.
Mais des attaques contre les forces de sécurité ont encore lieu, notamment dans les massifs montagneux frontaliers de l’Algérie, et ponctuellement à Tunis.
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Fin juin 2019, le double attentat suicide revendiqué par l’EI avait visé des policiers dans le centre de Tunis et devant une caserne et coûté la vie à un policier.
En octobre 2018, une femme d’une trentaine d’années avait déclenché un engin explosif artisanal près d’une patrouille de police en pleine centre ville, faisant 26 blessés.
Outre l’EI, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a perpétré plusieurs attaques meurtrières au cours de la décennie écoulée. Fin février, il a confirmé le décès d’un de ses cadres, Abou Iyadh, fondateur du principal groupe jihadiste tunisien proche d’al-Qaïda, Ansar al Charia, notamment accusé d’avoir orchestré les violences contre l’ambassade américaine en 2012.