En pleine lutte contre la pandémie et après plus de deux semaines de vacances, le poste de ministre tunisien de la Santé a désormais un titulaire, en la personne du professeur en médecine, Ali Mrabet, qui est également un colonel-major de l'armée. Ce poste crucial, au moment où la Tunisie fait face à une sévère crise sanitaire qui a d'ailleurs précipité le coup de force, est ainsi confié à un homme à la double casquette de militaire et de technocrate.
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Il est clair que la lutte contre le Covid-19, qui a fait des milliers de morts lors de cette troisième vague, est la priorité d'Ali Mrabet, notamment en donnant un coup d'accélérateur au programme de vaccination. En effet, grâce à la solidarité internationale avec le peuple tunisien, le pays a reçu suffisamment de doses de vaccins pour espérer immuniser au moins 50% de sa population d'ici le mois d' octobre.
Mais, si le poste de ministre de la Santé a finalement été attribué, comme trois autres avant lui, il reste encore trois départements qui n'ont ni titulaires ni même des ministres par intérim depuis la destitution du gouvernementle, le 20 juillet dernier.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le présidént Kaïs Saïed ne semble pas très pressé pour former une équipe complète, d'autant qu'il a visiblement le soutien de l'armée et des services de sécurité comme beaucoup d'indices tendent à le montrer.
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En effet, au lendemain de la suspension des activités du Parlement, ce sont les troupes de l'armée qui se sont déployées autour de l'hémicycle pour empêcher les partisans de Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste d'Ennahda, d'y accéder. La nomination d'un colonel de l'armée au poste stratégique de ministre de la Santé confirme cette bonne entente avec les hauts-gradés.