Algérie: les exportations de gaz au plus bas

Le 25/11/2019 à 17h14, mis à jour le 25/11/2019 à 17h16

Les exportations de gaz algérien vers l’Europe connaissent une baisse vertigineuse. L’agence d’information financière Bloomberg a détaillé les raisons de cette diminution. Les détails.

Les exportations de gaz algérien ont du plomb dans l’aile. Pendant que l’on débattait à la deuxième chambre, hier dimanche 24 novembre, de la loi sur les hydrocarbures, l’agence d’information financière Bloomberg a dressé un constat peu reluisant.

Les chiffres dévoilés par Bloomberg ont de quoi tracasser et pour cause: les clients européens de Sonatrach ont «considérablement réduit leur demande» en gaz conventionnel provenant d’Algérie, ce qui a provoqué «une chute de 25% du niveau des ventes attendu cette année», a déclaré le vice-président du marketing de Sonatrach, Ahmed El-Hachemi Mazighi, cité par Bloomberg.

Selon la même source, les exportations algériennes de gaz vers l’Europe sont concurrencées par les approvisionnements russes, moins chers, mais aussi par l’abondance au niveau mondial du combustible sous forme liquéfiée.

L’Algérie, qui est le troisième plus grand fournisseur en gaz de l’Europe, d’après Bloomberg, est confrontée à la baisse de ses exportations de gaz. Cela démontre comment les nouveaux approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis vers l’Australie et la Russie envahissent le marché et poussent les prix à la baisse, explique la même source. À cet effet, le consultant en énergie, Wood Mackenzie, a indiqué que cela a réduit la compétitivité des contrats de gazoducs de l’Algérie, qui sont principalement liés aux prix du pétrole.

À son tour, le vice-président du marketing de Sonatrach a affirmé que sa boîte a «transformé une plus grande partie de son gaz en GNL, afin de compenser ces pertes de parts de marché. La société vend ces approvisionnements sur le marché au comptant pour une livraison immédiate», détaille-t-il avant d’ajouter que «c’est la première fois que les ventes au comptant représentent 30% des exportations de GNL de Sonatrach».

«En 2019, la tendance s’est complètement inversée en raison de l’hiver chaud en Europe», explique Mazighi. «2020 devrait aussi être une année difficile. Si l’hiver est chaud comme l’année dernière, nous devrons également faire beaucoup de ventes au comptant», a-t-il conclu.

Pour rappel, mercredi 20 novembre, le média spécialisé Kallanish Energy expliquait aussi que le pétrole algérien était confronté à la hausse des exportations américaines de schiste.

Par Karim Ben Amar
Le 25/11/2019 à 17h14, mis à jour le 25/11/2019 à 17h16